Le mois de juin est désormais bien entamé et la pluie pointe le bout de son nez sur l’archipel nippon. Mais attention, ce n’est pas n’importe quelle pluie, c’est ce qu’on appelle la tsuyu (梅雨). D’où lui vient donc son joli nom et comment est-elle perçue actuellement au Japon ?
Étymologie du mot tsuyu et accueil reçu par les japonais
Tsuyu s’écrit en japonais 梅雨 où 梅 signifie “prune/prunier” et “雨” pluie (voir mot ame). Il existe plusieurs explications à ce choix de “pluie des prunes“. La première qui vient généralement en premier vient du fait que le fruit des pruniers mûrit à cette période (juin). Une autre est basée sur la partie droite du kanji 梅, 毎 qui signifie “chaque/tous les”. Ainsi, vu qu’il pleut quasiment tous les jours mainichi (毎日), on aurait opté pour le kanji 梅. Par ailleurs, celui-ci se prononce également bai et 梅雨 peut se lire baiu. Cette lecture est davantage “scientifique” et moins courante à l’oral.
Un peu de chiffres maintenant : en fonction de la région où on se trouve au Japon (excepté Hokkaidô), la tsuyu dure environ un mois. Elle se situe entre fin mai et début juillet. Afin de donner un ordre d’idée concernant la quantité d’eau, il tombe dans le Kyûshû en moyenne 500 mm et 300 mm à Tôkyô. Cela correspond respectivement à 1/4 et 1/5 des précipitations annuelles dans chaque région. En France, l’hauteur moyenne des précipitations est de 867 mm par an. Autant dire que si vous voulez être trempé, n’hésitez pas à aller dans le Kyûshû en juin ! 😀
Il n’est pas difficile de deviner que les japonais n’apprécient pas franchement la tsuyu. Selon un sondage paru en 2013, ils sont même 83,6% à prétendre la détester (12,6% s’en moquent et 3,8% l’adorent). Mais cette période fait quand même des heureux excepté les vendeurs de parapluie : les compagnie de taxi ! (voir mot takushî). La photo du dessus est une affiche publicitaire visible dans le train. Et oui, ils ne perdent pas le nord… 🙂
Sources : ja.wikipedia (étymologie et généralités), dohouse.co.jp (sondage de 2013)