On avait vu dans un précédemment le mot tsumaranai qui signifiait en résumé “futile/insatisfaisant” et traduisait surtout l’humeur du moment. On va aborder aujourd’hui un de ses synomymes, kudaranai (下らない). Quel est son étymologie et en quoi se différencie t-il ?
Analyse et étymologie de kudaranai
Kudaranai s’écrit la plupart du temps tout en hiragana くだらない. On peut toutefois le retrouver avec le kanji 下 ce qui donne 下らない. Autrefois prononcé kudaranu (くだらぬ), il s’agit de la forme négative neutre du verbe kudaru (下る). Celui-ci peut signifie “descendre” mais aussi plus anciennement “être compréhensible/sensé”. C’est pourquoi son contraire kudaranai veut toujours dire actuellement “qui n’a pas de sens/sans intérêt”.
C’est en tout cas une des explications concernant son étymologie et il en a beaucoup ! Je vous en livre une autre qui me semble également intéressante. Dans le Kantô, lorsqu’un alcool avait perdu de son goût d’origine, on l’appelait kudaranu sake (下らぬ酒). Par extension, il aurait signifié “mauvais/fade” pour finir avec le sens actuel de “pauvre/médiocre/futile/insignifiant…”. Si vous êtes intéressé par les autres hypothèses, n’hésitez pas à visiter le lien en fin d’article.
Définition et emploi de kudaranai en contexte
C’est bien beau tout ça mais je vous ai toujours pas donné une définition digne de ce nom pour notre mot du jour. La voici : “qui ne mérite pas que l’on y prête sérieusement attention. Qui est idiot et d’un bas niveau”. Kudaranai hanashi (下らない話) : une histoire sans intérêt/qui ne mérite pas qu’on l’écoute. C’est donc ici un jugement de valeur sur le contenu même et non sur son aspect drôle/captivant.
C’est sur ce point qu’il diffère de tsumaranai qui lui va davantage porter sur l’aspect amusant de la chose. Si quelqu’un prononce des énoncés insignifiants mais avec un humour certain, on pourra dire kudaranakute omoshiroi (くだらなくて面白い) “c’est pourri et drôle“. C’est plus ou moins le cas de la comédie atarimae taisô (la gym qui va de soit) où les paroles d’une évidence extrême provoquent le rire.
Dans le domaine des jeux vidéo, les kuso gêmu (くそゲーム) “jeux de crotte/daubes” en sont un bon exemple. On y joue justement parce que leur contenu très limité ou bâclé nous amuse ! Bien sûr, un film peut être à la fois kudaranai et tsumaranai, c’est à dire inintéressant et chiant. Dans le langage courant, on ne fait ainsi pas toujours la différence. Ils ne sont cependant pas toujours liés comme on vient de le voir 🙂
Sources : kotobank (dictionnaire en japonais), gogen-allguide (différentes hypothèses concernant l’étymologie)