Très populaires auprès des touristes, les shôtengai (商店街) correspondent à des rues commerçantes la plupart du temps munies d’un toit où une multitude de petites boutiques sont alignées. Quelles sont leurs particularité au Japon et ont-elles un avenir ?
Définition et caractéristiques des shôtengai
商店街 est composé du terme shôten (商店) signifiant “magasins, boutiques” et gai (街) qui correspond ici au “quartier” ou à la “rue”. Selon les données statistiques, les rues commerçantes doivent contenir au moins 30 boutiques dont des restaurants et des commerces au détail pour rentrer dans la catégorie des shôtengai. On en dénombrerait ainsi 12568 dans tout le Japon avec cette définition.
En principe, on les reconnaît grâce aux grandes arcades qui se trouvent à leur entrée où leur nom est inscrit au dessus comme suit :
Une des particularités de ces galeries marchandes est qu’elles renferment encore aujourd’hui une majorité d’entreprise individuelles (kojin 個人) et souvent familiales, ce qui leur donnent un certain cachet.
On y trouve très souvent des boutiques de fruits et légumes (yaoya 八百屋), des poissonneries (sakanaya 魚屋), des boucheries (nikuya 肉屋) ou encore des bazars (hyakkaten 百貨店) qui vendent des produits de tous les jours comme des ustensiles de cuisine ou de la lessive. S’ajoutent à ça des petits cafés et restaurants (inshokuten 飲食店) et des enseignes de mode pour les touristes.
Les shôtengai vers un déclin inévitable ?
Les principales reproches adressées aux shôtengai concernant l’aspect pratique : il n’y a pas de parking, on doit marcher longtemps, les horaires d’ouverture et de fermeture sont trop rapprochées et ne peuvent rivaliser avec les grandes surfaces ou les konbini. S’ajoute à ça des prix élevés même si cela a un peu changé ces derniers temps. Et avec l’arrivée récente du commerce en ligne via Amazon notamment qui propose de plus en plus de produits différents, il est devenu très difficile de s’en sortir en tant que commerçant de rue.
En conséquence, on voit de plus en plus de galeries marchandes fermer chaque année créant ce qu’on appelle des shutter doori (シャッター通り), c’est à dire des “allées de rideaux de fers” de magasins qui ont fermé définitivement.
Ces véritables “rues fantômes” sont devenues monnaie courante un peu partout, environ 400 sont apparues rien qu’en 2009 ! Et quand on constate que les boutiques des shôtengai ne trouvent plus preneurs avec environ 2/3 des exploitants qui ont plus de 60 ans, vont-elles réussir à perdurer d’ici la fin du 21ème siècle ?
Pour aller plus loin : Rapport sur les conditions des shôtengai (2015), article de ja.wikipedia