Avant de débuter cet article, j’aimerais faire une petite annonce : certains l’ont sûrement remarqué mais il vous est désormais possible de donner votre ressenti sur chaque article en choisissant un émoticône à la fin. Six différents vous sont proposés allant du rires à la colère en passant par la tristesse. Il s’agit juste d’un test pour le moment afin de prendre la température, il est possible que cela évolue 🙂
Passons donc si vous le voulez bien au mot du jour qui est shingô (信号). En général, il est assez connu même par les débutants en japonais. En effet, on l’emploie couramment dans la vie quotidienne vu qu’il signifie entre autre “feu de circulation”. Cependant, il semble que son sens premier soit plutôt “signal”. Je vais donc tenter de décrire son évolution après une brève analyse des kanjis qui le composent.
Analyse des kanjis de shingô et évolution du mot
Shingô s’écrit en kanji 信号 où 信 signifie principalement “croire/confiance” et 号 “numéro/code”. On obtient ainsi “numéro de confiance” ce qui a donné “signal” puis “feu de circulation”. Plus sérieusement, il se trouve que le kanji 信 signifiait à l’origine “mots et paroles produits par l’homme“. C’est ce qu’on a “envie de transmettre à l’autre”. On le trouve avec ce sens dans le mot tsûshin (通信 “communication”) par exemple. 号 quant à lui renvoie à “les cris/appels produits par l’homme” et on a l’image d’un grand bruit. Il existe le mot dogô (怒号 “cri/rugissement”) avec cette signification.
On se rend bien compte avec shingô que les kanjis sont pour la plupart polysémiques (plusieurs sens). Et que bien connaître leur histoire peut s’avérer utile ! Toujours est-il que ce fameux shingô veut dire ainsi à l’origine “transmettre sans se servir de motsson intention à un partenaire ne pouvant vous entendre (car situé trop loin)”. On a ainsi recours à des gestes, la lumière, des symboles (couleurs, formes…). Ce qui correspond globalement à un signal. Shingô wo okuru (信号を送る) : envoyer un signal.
Les feux de circulation (automatiques) ont été introduits au Japon en 1930 à Tokyo. Ils font partie des shingôki (信号機 “appareil de signalisation”) et on employait à l’époque kôtsu shingôki (交通信号機 “feu de circulation”) pour les désigner. Et comme d’une part ils envoient des signaux et qu’on a tendance à tout raccourcir à l’oral (lorsque ça ne gêne pas la compréhension), on a opté pour shingô à l’usage. Le fait de griller un feu rouge se dit ainsi shingô mushi (信号無視 “ignorer un signal”) et le feu vert aoshingô (青信号 “signal vert”, voir mot ao). Simple non ? 😀
Sources : Chiebukuro (explications des kanjis), ja.wikipedia (généralités)