Etant donné que l’article sur le mot onara (le pet) a eu apparemment son petit succès, j’ai décidé de continuer dans la même veine aujourd’hui en vous parlant du pipi. Car mine de rien, ce sont des termes très couramment employés. Et en japonais, le mot le plus populaire pour désigner le liquide jaune est certainement oshikko (おしっこ). Après la petite analyse habituelle, on va s’intéresser à sa fréquence au Japon.
Analyse du mot oshikko et particularités japonaises
Oshikko s’écrit presque toujours en hiragana おしっこ et on peut le décortiquer en trois parties. La première est le préfixe o- (お) que l’on avait justement vu dans onara. Bien qu’on le décrive comme un “préfixe honorifique”, il a surtout pour caractéristique d’être présent dans beaucoup de mots familiers. A noter qu’il n’est pas indispensable et qu’on peut aussi dire shikko (しっこ), ce qui sonne un peu plus “grossier”. La seconde partie shi viendrait du mot shishi (しし) que l’on utilisait particulièrement chez les femmes durant l’époque d’Edo (1603-1868). Signifiant également “pipi/urine”, sa sonorité serait inspirée du bruit caractéristique. J’imagine que vous avez compris. ^^
Enfin, le suffixe –ko rappelle ici qu’il s’agit d’un terme enfantin (yôjigo 幼児語). On le retrouve notamment dans le mot kakekko (かけっこ “(faire la) course”). Il est ainsi assez similaire à “pipi” de ce point de vue et “faire pipi” se traduit naturellement par oshikko suru (おしっこする). Il existe évidemment des termes plus vulgaires et suggestifs comme shôben (小便 littéralement “petite commission”, équivalent de “pisse”). D’un point de vue plus scientifique, on emploie plutôt nyô (尿) pour l’urine. Voilà, vous savez à peu près l’essentiel désormais.
Par ailleurs, il existe une expression qui décrit assez bien les habitudes des japonais : oshikko/toire ga chikai (おしっこ/トイレが近い). Habituellement, chikai désigne plutôt une faible distance dans l’espace mais ici, c’est d’un court intervalle temporel qu’il s’agit. Cela indique ainsi ici la tendance à se rendre fréquemment aux toilettes. On peut encore traduire ça par “avoir une petite vessie”. Et donc pour l’anecdote, les japonais sont connus pour se rendre assez souvent aux toilettes. Il y en a absolument partout, même dans les konbini (sauf les plus petits). Ma femme m’avait dit récemment à ce sujet trouver étonnant d’avoir si peu de toilettes en France (et payante pour certaines, par dessus le marché !). Avec la fameuse question “comment tu faisais toi en France ?”. Et bien, je me retenais… :S
Sources : Detail.Chiebukuro (étymologie), MSN.com (les japonais et les toilettes)
2 réponses
Bonjour, je découvre le site via l’application et j’apprécie vos explications, merci! Mais je suis également gênée par des coquilles : “un court intervalle temporel” car le mot intervalle est masculin. Si vous pouviez corriger cela, cela satisferait le professeur de français que je suis ! Cordialement
C’est fait, une nouvelle fois merci 😉