Le japonais dans tous les sens

Mikan (みかん) : la “mandarine satsuma”, une clémentine ?

C’est un fruit ou plutôt un agrume très commun au Japon qui est sous les projecteurs aujourd’hui : la mikan. Celle-ci ressemble fortement à une clémentine de par sa taille en général plus petite qu’une orange. En quoi diffère t-elle et quelle est sa place dans la culture japonaise ?

Mikan : définition et particularités

Mikan s’écrit souvent en hiragana みかん mais il existe également des kanji qui sont 蜜柑. 蜜 mitsu signifie “miel/nectar” et 柑 kan “orange/mandarine”. Cela ne sert pas à grand chose de les retenir à part d’avoir en tête que l’ancienne prononciation était mikkan et qu’elle est devenue mikan avec le temps.

Si on se réfère à Wikipedia, la mikan est une variété de mandarine douce dont on aurait retrouvé les premières traces autour du 15ème siècle. Cependant, si vous avez l’occasion d’en manger au Japon, vous constaterez qu’elles ressemblent à s’y méprendre à des clémentines :

  • pas de pépin
  • une peau plutôt fine qui se retire facilement (à l’inverse d’une orange)
  • une taille en général plus petite qu’une orange
  • un goût sucré (si on la mange mûre bien évidemment)

J’ai eu beau comparer des photos des deux fruits je n’ai pas noté de différences flagrantes. Il faut savoir que la clémentine est un croisement entre l’orange douce et la… mandarine. On parle ainsi de deux variétés assez proches, pas de doute là dessus. Chose amusante : mon dictionnaire japonais-français indique en traduction pour mikan “mandarine” mais aussi “clémentine” avec pour précision “quand elles sont petites”. Tout est dit ! 😀

Voici une mikan commune. Oui, c’est une clémentine quoi… :p

La mikan dans la culture japonaise

La mikan a longtemps été le fruit le plus consommé au Japon. En 1980, on en consommait en effet 14,5 kg par habitant et par an contre 5 kilos pour la pomme et 3,7 kilos pour la banane. On en a donc l’image d’un produit de grande consommation trouvable à bas prix. Fuyu ni nareba, kotatsu no ue ni mikan (冬になれば炬燵の上に蜜柑) : Quand vient l’hiver, il y a des clémentines sont sur le kotatsu (sorte de poêle pour les jambes).

Cependant, avec la baisse croissante du nombre d’agriculteurs depuis la fin des années 1960, la production en fruit au Japon a logiquement chuté : on est passé de 6 196 000 tonnes en 1980 à 3 339 000 tonnes en 2009. En conséquence, on consomme de moins en moins de mikan (4,5 kg/h/an en 2009) vu que c’est un fruit que l’on importe quasiment pas. A l’inverse, on achète beaucoup plus de bananes qu’avant (7,4 kg/h/an) ce qui en fait le fruit le plus consommé aujourd’hui au pays du soleil levant et ce depuis 2000.

Avec la mondialisation, la consommation de fruits au Japon n’a pas augmenté (on reste autour de 40 kg/hab/an), elle s’est simplement diversifiée. On finit avec un petit kotowaza (proverbe) : mikan ga kiiroku naru to isha ga aoku naru (蜜柑が黄色くなると医者が青くなる). “Quand les clémentines jaunissent, les médecins bleuissent”. Il indique que comme ce fruit est bon pour la santé, les médecins sont bien embêtés (vu qu’ils le nombre de patients baisse). Il s’agit d’une variante de celui du kaki.

Sources : ja.wikipedia (généralités), maff.go.jp (statistiques sur la production et la consommation des fruits au Japon)

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