Ce qui est tonari (隣), c’est ce qui est en gros voisin/à côté. Vu comme ça, ce mot l’air simple à assimiler et ne semble guère intéressant. Il existe cependant d’autres termes avec un sens proche comme soba et yoko, ce qui complexifie la donne. En quoi se différencie t-il et que dire des voisins au Japon ?
Définition de tonari et contextes d’usage
Tonari s’écrit avec le kanji 隣 qui signifie tout simplement “voisin”. J’ai essayé de chercher comment celui-ci avait été formé mais les explications sont tellement tordues par les cheveux que j’ai préféré m’abstenir de vous en parler. On passe donc directement à sa définition qu’il convient de connaître pour ensuite comprendre l’usage de ce mot : “parmi une liste d’entités ou de personnes, c’est celle qui est le plus proche.”.
Donc fondamentalement, tonari ne signifie pas forcément “proche de”. La position stricte n’a en fait pas d’incidence, on prend seulement ce qui est le plus proche dans l’espace. Prenons un exemple concret : kankoku ha nihon no tonari no kuni desu (韓国は日本の隣の国です) “La Corée du sud est le pays voisin du Japon”. Vous voyez qu’ici les deux pays sont séparés par une mer et donc qu’ils ne sont physiquement pas “à côté”. Mais comme la Corée est le pays le plus proche du Japon, cela passe parfaitement.
On ne se rend pas vraiment compte de ce fait car dans la vie de tous les jours, on désigne la plupart du temps une distance proche. Par exemple, Tanaka-san no tonari/soba/yoko ni suwatte kudasai (田中さんの隣/側/横に座ってください) “asseyez vous à côté/près de monsieur Tanaka”. Ici, on se retrouvera au final tout proche de Tanaka bien qu’il existe des nuances qui feront l’objet d’un futur article.

Tonari, c’est aussi le voisin
En japonais, celui qui réside à côté de chez soi est également désigné par tonari. Par exemple, tonari ni rusu wo tanomu (隣に留守を頼む) “confier à son voisin la garde de sa maison”. Il existe un autre terme plus respectueux, otonari-san (お隣さん). Car oui, on respecte son voisin au Japon en général, hey ho !
Plus sérieusement, il y a toutes sortes de règles et coutumes plus ou moins respectées aujourd’hui. Par exemple, lorsqu’on déménage on se doit d’offrir un petit cadeau à ses voisins pour leur annoncer notre arrivée. Mais cela ne veut pas dire qu’on garde contact par la suite, le Japon ressemblant de plus en plus à la France sur ce point : l’individualisme prime.
Une enquête à ce propos a été réalisée en mai 2015 recueillant 3450 participations. Lorsqu’on demande aux japonais la fréquence des rapports avec leur voisin, ceux qui habitent en appartement sont 48% à dire “je ne les vois jamais” et 37% “très peu”. Ces chiffres sont assez différent pour ceux qui vivent dans une maison, respectivement de 9% et 37%. Dans tous les cas, on est loin d’un pays où s’inviter chez son voisin chaque jour est la règle !
Sources : chigai-allguide (différences entre tonari/soba/yoko), chosa.nifty (sondage)