Nous voici avec une formule sans équivalence en français et qui peut sembler “inutile” à première vue : tadaima. On la traduit généralement par “je suis rentré” car c’est celui qui rentre à la maison qui le prononce. D’où vient cette expression et comment expliquer son succès au Japon ?
Origine de tadaima et définitions
Tadaima s’écrit en kanji 只今 ce qui littéralement donne “juste (只) maintenant (今)”. C’est en fait la contraction de tadaima kaerimashita (只今帰りました) “je suis rentré à l’instant”. Il existe cependant une autre hypothèse pour expliquer sa formation. Autrefois, on avait pour habitude de se laver les pieds à l’entrée dans une bassine tarai tout en racontant sa journée. Et on employait apparemment l’expression taraima (盥間) “dans la bassine” qui serait devenue avec le temps tadaima.
Bon c’est un peut tiré par les cheveux, on est d’accord. Celle expliquant l’étymologie de okaeri (お帰り réponse pour dire “bon retour à la maison”) l’est encore plus mais on l’abordera plus tard. Notre mot du jour peut sinon s’employer dans un contexte totalement différent avec cette fois-ci son sens littéral, “maintenant”. Tadaima yôi shiteimasu (只今用意しています) “nous faisons actuellement les préparatifs”. Il s’agit là d’un registre assez formel, par exemple une annonce dans un magasin.

Comment expliquer le caractère automatique de tadaima ?
Après avoir effectué quelques recherches sur le net, je ne suis pas parvenu à trouver de réponses à mes interrogations : depuis quand utilise-on la formule tadaima – okaeri (je suis rentré – bienvenue) ? Et pourquoi est-elle automatique ? Est ce uniquement une façon de pour les membres de la maison de maintenir un contact par la parole ?
Si on s’intéresse à ce qui se passe avec une famille française dans le même genre de situation, je pense qu’on obtiendra un nombre d’expressions variées. Ça pourra être “salut” comme “bonjour maman” ou encore “ça a été aujourd’hui ?”. Hors au Japon, il existe beaucoup d’expressions toute faite qu’on utilise presque instinctivement et le plus naturellement du monde. C’est tadaima puis okaeri ou encore l’inverse, point. Quand on a fini de bosser, on dit otsukaresama (et ses quelques variantes), c’est comme ça.
C’est en fait assez déstabilisant au début car cela ne laisse pas vraiment de place à l’improvisation. Comme s’il fallait absolument maintenir un certain ordre qui rassure. Pour revenir à notre tadaima, mon hypothèse est que son emploi “automatique” est plutôt récent, vers le milieu du 20ème siècle. Ce qui me fait penser ça est qu’en regardant des drama (série tv japonaise), on s’aperçoit que ce mot est vu comme un “idéal”. On a le mari heureux d’avoir bien bossé et de rentrer dans sa maison et de prononcer tadaima et la femme tout sourire lui répondre okaeri. Comme pour montrer “ah, ça, c’est un couple heureux…”.
Sources : gogen-allguide (étymologie), kotobank (dictionnaire en japonais)