La première image que me renvoie le mot chausson à titre personnel est celle d’une chaussure d’intérieur que l’on enfile pour garder ses pieds au chaud. Et avec un hiver rugueux, c’est très appréciable ! En vivant au Japon, je me suis aperçu que la pantoufle pouvait avoir une autre fonction qui concerne plutôt l’hygiène. On la nomme en japonais surippa (スリッパ) et son histoire est quelque peu… divertissante. 😀
Histoire des surippa et formes particulières au Japon
Lorsque le Japon a décidé de s’ouvrir définitivement vers le monde durant la fin du 19ème siècle, il a du faire face à un nouveau problème : la confrontation avec d’autres cultures. Et il y a un point qui était particulièrement embêtant, c’était ces satanés étrangers qui souillaient les demeures japonaises avec leurs chaussures sales ! En plus d’introduire de la boue, celles-ci abîmaient les tatamis. Il fallait ainsi trouver une solution et celle-ci arrive avec l’invention des surippa (スリッパ) autour de 1900.
A l’époque, leur nom n’était pas encore définitif et on les appelait entre autre surippurusu (スリップルス de l’anglais slippers) avec comme kanjis 上沓 littéralement “par dessus les chaussures”. Car oui, la première forme de chaussons japonais s’enfilait directement par dessus les chaussures. Nul besoin de se déchausser donc, comme ça tout le monde était content. Cette forme particulière de chausson sans talon a perduré avec le temps. Aujourd’hui, c’est en tout cas la plus courante au Japon.

Par ailleurs, les japonais ont en quelques sortes diversifié l’usage des surippa. On a par exemple vu l’émergence des toire surippa (トイレスリッパ), les fameux “chaussons de toilettes”. On les trouve chez les particuliers mais aussi devant les toilettes de restaurants typiquement japonais. Car ceux-ci nécessitent toujours qu’on se déchausse avant d’entrer. Et aller aux toilettes en chaussettes… :S.
Les chaussons sont également très souvent fournis à l’entrée des cliniques japonaises (dentiste, médecin généraliste…). Ce serait toujours apparemment pour des mesures d’hygiènes même si pour le coup, les avis divergent sur le sujet. Notamment lorsqu’on pense aux personnes âgées qui préféreraient ne pas avoir à se baisser sans arrêt !
Sources : hikaku.metro.tokyo.jp, style.nikkei.com (histoire des surippa),