Importer une pâtisserie française au Japon, ce n’est pas super compliqué. Il suffit d’en connaitre la technique et les ingrédients et hop, le tour est joué. La seule chose embêtante, c’est que lors du passage du français vers le japonais, on perd certaines informations parfois amusantes. Par exemple, le “pet de nonne” a été transformé en katakana ペ・ド・ノンヌ (pe do nonnu). En même temps, ça n’aurait pas été très vendeur de traduire pet par おなら (onara) sans doute… (^^ゞ
Aujourd’hui, j’ai décidé de vous présenter シュークリーム (shûkurîmu) pour sa structure particulière.
Analyse du mot shûkurîmu et signification au Japon
Le première occurrence du mot シュークリーム remonterait au début du vingtième siècle (1907 selon le Nihon Kokugo Daijiten) mais comme l’importation du chou à la crème au Japon remonterait aux alentours de 1860, on peut imaginer qu’il y a eu d’autres appellations avant. Par exemple, シュー・ア・ラ・クレーム (shû a ra kurêmu). Le problème, c’est que ça aurait été trop long et puis entre nous, on a bien fait d’avoir opté pour クリーム (kurîmu, de l’anglais cream) à ce moment là et non クレーム (kurêmu). En effet, ce dernier signifie depuis les années 50 “réclamation/plainte” (de l’anglais claim). (;・∀・)
Mais ce qui est cocasse et inattendu, c’est que shûkurîmu a un sens totalement différent en anglais. Il s’agit de shoe cream qui est la crème que l’on utilise pour polir les chaussures. On peut dire que dans l’histoire, ce sont donc surtout les anglophones qui se sont fait avoir. Pour information, on emploie en général cream puff en anglais. シュークリームはいかがですか (shûkurîmu ha ikaga desu ka) : que diriez-vous d’un chou à la crème ?
Au Japon, la distinction entre profiterole et chou à la crème n’existe pas. Tant que c’est rond avec de la pâte à chou et qu’il y a de la crème (qui peut être à la fraise, à la mangue, au melon…), on appelle ça shûkurîmu. Ils sont distribués un peu partout, que ce soit dans les konbini ou les supermarchés.
Sources : ja.wikipedia (informations générales), Kotobank (dictionnaires japonais)