En été, difficile de ne pas faire attention au chant des cigales japonaises que l’on appelle communément semi (蝉). Quelle est leur particularité au Japon et comment sont-elles perçues par les japonais ?
Origine du mot Semi et particularités japonaises
Le mot semi s’écrit en kanji (蝉) mais on peut le trouver en katakana (セミ) car il s’agit d’un kanji peu usité. Son étymologie est complexe mais sachez que ça ne vient pas de senaka ga mieru (背中が見える “on voit le dos”) devenant “背見” (semi) comme on peut le voir parfois sur le net. Cela viendrait plutôt du son des cigales sen sen sen (センセンセン) associé à mushi (虫 insecte) devenant par la suite semi. Un peu tiré par les cheveux, il est vrai.
Quoi qu’il en soit, l’espèce la plus connue est la aburazemi (アブラゼミ) qui veut dire littéralement “cigale-huile”. Pourquoi ? Parce que le son qu’elle émet ji ji jii (ジジジー) rappelle le bruit de l’huile bouillant qui “sautille” dans la casserole. On la reconnait notamment à sa couleur marron. Ah, et si vous voulez dire “la cigale chante” en japonais, il faudra employer le verbe naku (鳴く), ce qui donne semi ga naku (セミが鳴く).
Les japonais et les cigales
On peut dire sans trop exagérer que les cigales sont très appréciées au Japon. Certaines personnes n’hésitent pas à ramasser des nymphes tout juste sorties de la terre pour les faire muer directement chez eux et les relâcher ensuite. On ne les mange pas bien que ce soit le cas dans d’autres pays comme la Chine, on préfère davantage les observer ou les enquiquiner (surtout les enfants qui s’amusent du bruit strident des mâles lorsqu’on les touche).
Il existe par ailleurs une croyance selon laquelle le fait que les cigales ne chantent pas annonce un mauvais présage comme un tremblement de terre. On sait par exemple que lors du terrible séisme de 1923 à Tokyo, les semi n’avaient pas du tout chanté. Difficile de tirer des conclusions cependant mais vous savez ce qu’il vous reste à faire si vous ne les entendez pas en été ! 😀
Un kotowaza pour finir : naku semi yori mo nakanu hataru ga mi wo kogasu (鳴く蝉よりも鳴かぬ蛍が身を焦がす) littéralement “les lucioles qui ne chantent pas comme les cigales brûlent à l’intérieur “. Cela signifie que les gens qui parlent le moins se morfondent davantage que ceux qui relatent le moindre de leur souci.
Sources : detail.chiebukuro, asyura