Le japonais dans tous les sens

Juku (塾) : les cours privés (du soir) au Japon

Au Japon, après la fin des cours, de nombreux élèves se rendent à des leçons privées le soir. Celles-ci s’appellent des juku. Quelle est l’histoire de ce mot et comment expliquer que cette pratique se soit à ce point répandue aujourd’hui ?

Histoire et évolution du mot juku

Le kanji 塾 a eu différentes signification au cours de son histoire : à l’origine, lors de la période Heian (794-1185), les savants et intellectuels avaient pour habitude d’enseigner directement dans leur maison, on appelait cela des 家塾 (kajuku). Cela était réservé à certains privilégiés (fils d’aristocrates) et on y enseignait principalement des poèmes anciens. Après une phase de guerre, la pratique s’est diversifiée durant l’ère Edo (1603-1868) pour voir arriver des classes privées (私塾 shijuku) qui ressemblaient à des petites écoles. La médecine, la religion ou encore l’allemand y étaient entre autres enseignés. On différenciait ça des terakoya (寺子屋, “temple école”) qui étaient plutôt réservés au peuple.

Aujourd’hui, quand on parle des juku, on pense aux cours du soirs dispensés dans des petits établissements privés et qui complètent les cours enseignés à l’école classique gakkô (学校). En fait, c’est la contraction de 学習塾 (gakushû juku), terme qu’on emploie toujours par ailleurs. Voyons maintenant leur place dans la société japonaise actuelle.

Les juku au Japon aujourd’hui

Première question : à partir de quel âge va t-on aux juku ? Et bien selon des chiffres, on recense déjà 20% des élèves en 4ème année de primaire s’y rendant. Et parmi eux, 70% y vont 2 jours ou plus dans la semaine. C’est avant de rentrer au lycée que les chiffres sont les plus élevés. En effet, près de 60% des collégiens en 3ème affirment se rendre à ces cours privés dont 90% 2 jours ou plus dans la semaine. Ces chiffres datent de 2005 et la tendance est haussière.

Les raisons invoquées sont diverses : cours dispensés à l’école jugés “insuffisants” pour pouvoir accéder à un lycée ou université reconnue, les parents sont rassurés de savoir leurs enfants en lieu sûr… Dans tous les cas, cela pose plusieurs problèmes : d’une part, on peut constater que le rôle de l’école a changé pour se concentrer sur un socle minimum de connaissances. Elle devient de fait de plus en plus dépendantes des juku. Inévitablement, ceux-ci tendent à être de plus en plus indispensables pour l’enfant qui veut accéder à des études supérieurs. Et quand on connaît le prix moyen de ces cours privés (175 000 yen l’année soit environ 1500€), on peut pointer du doigt un système mettant sur la touche les plus défavorisés…

Sources : patent-mania, berd.benesse

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