Les mangas et animés de type shônen (pour public masculin) tels que Naruto, One Piece ou encore Dragon Ball ont tendance à louer la persévérance. Il arrive en effet fréquemment que le héros principal puise au fond de lui même pour parvenir à ses objectifs. C’est pourquoi le verbe ganbaru est si populaire dans le genre. Mais que veut t-il dire vraiment pour les japonais ?
Evolution du verbe ganbaru
Ganbaru s’écrit en japonais 頑張る avec les kanji 頑 “tenace/têtu” et 張 “allonger/étirer”. Il ne faut cependant pas y chercher une traduction littérale car ce sont ici des ateji, c’est à dire qu’ils ont été choisi davantage pour leur prononciation que pour leur sens respectif. Son origine la plus probable serait l’expression 眼を張る (gan wo haru) avec le kanji du globe oculaire 眼. Celle-ci avait pour sens premier “jeter un œil sur” pour signifier ensuite “monter la garde/veiller sur”.
Par extension, cette expression aurait pris le sens de “ne pas bouger” pour enfin arriver au verbe actuel ganbaru voulant dire “s’obstiner dans une voie/ faire des efforts”. Cette étymologie est très plausible car encore aujourd’hui, on peut employer notre verbe du jour pour dire “monter la garde sans bouger”. Iriguchi ni keibiin ga ganbatte iru node hairenai (入り口に警備員が頑張っているので入れない。) : Comme il y a un vigile qui monte la garde à l’entrée, on ne peut pas entrer.
Utilisation de ganbaru : attention à ne pas en abuser !
En regardant un animé ou encore une série japonaise, on a l’impression que dire ganbatte kudasai ! (version polie) ou encore ganbare ! (version plus intime) a uniquement pour but d’encourager et a donc une connotation forcément positive. D’ailleurs, la traduction française est très souvent “fais de ton mieux/courage !”. Sauf qu’on oublie que derrière ce mot se cache la nuance gaman (我慢), c’est à dire “endurer/souffrir en silence”.
Faites donc attention : si vous dites à un japonais sans arrière pensée aucune un simple ganbatte ne (tiens bon !), il pourra l’interpréter comme une volonté de votre part de le voir “endurer” davantage. D’autant plus qu’au boulot, employé à tort et à travers par les supérieurs, il a davantage pour sens “faire l’impossible” que “faire de son mieux”. Ne l’utilisez donc pas à a légère afin d’éviter tout malentendu.
Sources : kotobank (dictionnaire de japonais), detail.chiebukuro (étymologie)