En France, on a rarement des vents violents. Les rares fois où ça arrive, on s’en souvient comme la tempête de 1999. Lorsqu’on nous parle d’ouragan, cyclone ou encore typhon, on ne sait donc généralement pas faire la différence. En japonais, taifû (台風) semble être l’équivalent de typhon. D’où vient ce mot, comment définir ce phénomène et que fait-on quand il se produit ?
Etymologie et définition du mot taifû
Taifû s’écrit en kanji 台風 où 台 signifie “le socle” et 風 “le vent”. N’allez pas chercher un sens caché derrière tout ça : en fait, 台 est ici une simplification de 颱 survenue durant la réforme de 1956. Et oui, les japonais ont également le droit à des réformes de l’orthographe visant à simplifier la langue ! Bon ici, notre 颱 n’a pas de signification particulière vu qu’on ne l’utilisait que dans le mot 颱風 (taifû) depuis la fin du 19ème siècle (il n’aura pas fait long feu).
Aussi “surprenant” que cela puisse paraître, il est très vraisemblable que le terme taifû ait une origine occidentale. Plusieurs hypothèses existent : soit il viendrait du grec τυφων (dieu Typhon) qui serait devenu typhoon puis taifû. Soit du perse tufan qui de la même manière aurait donné notre mot japonais actuel. Donc si comme moi vous avez trouvé étrange que taifû et typhon se ressemblent, ce n’est pas un hasard : leur étymologie serait identique.
Bon c’est bien beau tout ça mais que décrit ce terme ? Pour reprendre la définition de Météo France, c’est un phénomène tourbillonnaire de pression centrale très basse avec des vents forts. Lorsque ceux-ci dépassent 118km/h (33m/s) on appelle ça un typhon, ouragan ou cyclone selon la région du globe. Sauf que vu qu’on aime se démarquer des autres au Japon, un 台風 décrit la même chose mais avec un sens plus large. Il faut en effet cette fois-ci que les vents dépassent seulement 61 km/h (17m/s). Vous êtes donc prévenu : un taifû n’est pas forcément un typhon.

Le Japon et les typhons
Alors que les américains aiment nommer les cyclones avec des prénoms féminins, au Japon, on s’embête pas avec ça : ils ont chacun un numéro, point ! C’est peut être plus difficile à retenir mais c’est moins flippant au moins. Quand on entend “le cyclone Catherine arrive”, on peut penser à une force maléfique mystérieuse. Au Japon, c’est taifû 18gô ga sekkin shiteiru (台風18号が接近している) : “le typhon numéro 18 approche”. Le premier janvier, on repart à zéro et leur ordre d’apparition détermine leur numéro. Simple non ? 😀
Que faire sinon quand le phénomène se produit ? Là aussi, pas compliqué : dekireba hayame ni shukkin (できれば早めに出勤) : si possible, on se rend au boulot en avance. Car oui, cela occasionne en général des retards de bus/train. Il faut donc être prévoyant et partir plus tôt. Cela montre ainsi qu’on s’est tous naturellement adapté à cette intempérie. N’en profitez donc pas pour rester à la maison, ça ne marche pas ici ! 😀
Sources : ja.wikipedia (étymologie et généralités), golden-zipangu (les japonais face aux typhons)