Le japonais dans tous les sens

Ichigo (苺) : la fraise ou plutôt la famille des Rosacées

Si vous avez ramené votre fraise ici, vous avez bien fait. Effectivement, je pensais justement parler de ce fruit rouge qui est devenu populaire dans le monde entier. En japonais, on le désigne avec le mot ichigo (苺). Renvoie t-il cependant exactement à la même image ? Que peut-on dire sur les fraises actuellement au Japon ?

Définition et évolution du mot ichigo

Ichigo s’écrit avec le kanji 苺 qui désigne la famille des Rosacées. Si comme moi vous n’avez aucune connaissance en botanique, sachez que la plante de la fraise fait partie de cette famille. On trouve également la mûre kuwaichigo (桑苺) mais aussi la framboise kiichigo (木苺 “fraise des arbres”). En théorie donc, ichigo peut s’appliquer à de nombreux fruits. En pratique cependant, les japonais pensent automatiquement à la fraise “classique” lorsqu’il est employé seul. Ichigo ga suki desu ka (苺が好きですか) “vous aimez les fraises ?“.

Cela n’a toutefois pas toujours été le cas. En effet, la fraise que l’on trouve actuellement au Japon n’a été importé d’Hollande que vers le milieu du 19ème siècle. C’est pourquoi on la nomme aussi oranda ichigo (オランダ苺 “fraise hollandaise”). Avant cette date, ichigo signifiait “fraises sauvages” que l’on appelle aujourd’hui noichigo (野苺). La variété la plus commune était la hebiichigo (蛇苺 “fraise des serpents”). Pourquoi un nom pareil ? Et bien parce qu’on y trouvait apparemment des serpents à proximité. 😀

Les fraises japonaises, c’est cher mais…

… c’est bon ! Plus sérieusement, il paraît invraisemblable au Japon de saupoudrer les ichigo avec du sucre. Pourquoi ? Et bien parce qu’elles sont suffisamment sucrées. Pour en avoir mangé un certain nombre en cinq ans, je peux affirmer qu’elles n’ont rien à voir avec celles qu’on trouve en France. Moi qui ait toujours ajouté de la chantilly, je m’en passe désormais volontiers. En réalité, on voit la différence même à l’aspect. Elles sont plus “rondes”, rouges et moelleuses.

En contrepartie, cela a un coût réel. J’arrive à trouver dans mon coin des barquettes de 200 grammes à 200-250 yen (environ 2€). On arrive donc à un prix de 10€ le kilo. Mais c’est loin d’être représentatif des prix au Japon. En moyenne, c’est plutôt 3-4€ les 200 grammes, c’est à dire 15-20€ le kilo. Plus vous choisirez des fraises grosses, plus le prix sera conséquent. Mais quoi que vous choisissez, vous ne serez pas déçu !

Voici la bijinhime, une fraise à 50 000 yen (430€). Il faut reconnaître qu’elle est énorme (100 grammes !).

A propos, comme pour tous les fruits, il y a également un culte autour des fraises de luxe au pays du soleil levant. Vous pourrez trouver en effet certaines vendues à 50 000 yen (430€) l’unité ! La plus connue est là bijinhime (美人姫 “princesse magnfique”). A ce prix, on vous offre aussi la boite et le coton à l’intérieur. Il y a une demande pour ça, c’est en effet un cadeau très apprécié. Vous avez dit décadence ?

Sources : kotobank (dictionnaire japonais), gogen-allguide (étymologie et évolution)

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