Le radis rouge qu’on trouve partout en France est plutôt rare au pays du soleil levant. On y trouve à la place un énorme radis blanc aussi gros qu’une courgette que l’on appelle daikon (大根). Regardons sa particularité et les images auxquelles il renvoie en japonais.
Le daikon, un légume très apprécié des japonais…
Le mot daikon s’écrit habituellement en kanji (大根) mais peut aussi se retrouver en katakana (ダイコン). Littéralement, il signifie “grosse racine”, ce qui est cohérent car le radis fait partie des légumes-racine à l’instar de la carotte ou encore de la betterave. Mais que dire de la saveur de ce gros radis ? Cru, il ressemble beaucoup à la variété rouge de nos contrées, c’est à dire qu’il à un goût plutôt piquant. On peut ainsi le retrouvé râpé finement (daikon oroshi 大根おろし) afin d’accompagner la viande ou le poisson par exemple.
Il a également beaucoup de succès en tsukemono (conservé dans la saumure) arrivant en deuxième position derrière le concombre (kyûri) selon une enquête réalisée en 2014. Cependant, c’est cuit selon moi qu’il est vraiment délicieux. Bouillis dans un oden (pot au feu japonais à base de dashi) ou dans un nabe ( sorte de fondue japonaise), il devient tendre et légèrement sucré, faisant de lui un ingrédient quasiment indispensable pour ce type de plat. Vous pouvez également le faire cuir au four en y ajoutant une tranche de fromage afin de renforcer le plaisir.
… mais qui renvoie a une image négative
On ne peut pas dire objectivement que le daikon soit d’une extrême beauté. Il existe ainsi en japonais le mot daikon yakusha (大根役者) qui désigne un cabotin, c’est à dire un mauvais acteur. Plusieurs hypothèses sont mises en avant pour expliquer l’origine de ce mot : on a d’une part celle sur la couleur blanche (shiroi) du radis symbolisant l’amateurisme (shirôto), quelque chose qui n’a pas été travaillé. On a également l’explication qui s’appuie sur le fait que le daikon est un légume très commun et banal avec en plus très peu de risques d’intoxication (shokuatari 食当たり). Et c’est aussi le cas de l’acteur trop ordinaire qui n’arrive pas à “percer” (ataru 当たる).
Enfin, sa forme peu gracieuse ne joue pas non plus en sa faveur et un acteur doit aussi assurer de ce côté là afin de sortir du lot. Vous savez donc maintenant que si on qualifie votre jeu d’acteur de radis avec une phrase du type anata no engi ha daikon da (あなたの演技は大根だ), ce ne sera pas pour vous flatter, bien au contraire ! 😀
Sources : Gogen-allguide (étymologie), chosa.nifty (enquête sur les tsukemono préférés des japonais)