Le japonais dans tous les sens

Shachiku (社畜) : l’employé domestiqué, qu’est ce que c’est ?

Lorsqu’on parle du Japon et plus particulièrement des japonais, il arrive fréquemment qu’on aborde le sujet du travail. En effet, bien que le pays attire, personne n’a envie de passer ses journées au boulot. Aujourd’hui, je ne vais pas parler du travail en lui-même mais d’une catégorie de travailleurs  : les shachiku (社蓄). Qu’est ce qui les définit ?

Origine et définition du mot shachiku

Shachiku s’écrit en japonais 社蓄 où 社 désigne ici l’entreprise et 蓄 “élevé/domestiqué”. Il s’agit en réalité de la contraction de kaisha 会社 “entreprise” et de kachiku 家畜 “bétail/animal domestique” (élevé pour sa viande, sa fourrure, son lait…). Ce mot plutôt récent serait apparu vers la fin des années 1980. Le journal Nikkei le cite parmi les termes les plus en vogue de l’année 1990 et ce succès ne s’est pas estompé aujourd’hui. Ceci s’explique assez facilement car ce qu’il décrit est très proche de la réalité actuelle.

Mais au fait, c’est quoi un shachiku ? Le kanji 蓄 est assez évocateur, c’est littéralement un “employé bétail/domestiqué“. Voici la définition que donne Wikipedia : “employé qui a littéralement été domestiqué par son entreprise et qui a abandonné toute volonté propre en travaillant comme un esclave“. L’image qui en ressort souvent est celle du salary man qui s’excuse tout le temps et se plie à la moindre exigence de ses supérieurs. Bien sûr, cela s’accompagne souvent d’horaires de travail contraignantes et peu rémunérés. Les raisons sont multiples : peur de perdre son boulot, manque de confiance en soit, impossibilité de s’affirmer…

On retrouve souvent la représentation du travailleur avec la chaîne au cou en cherchant dans google.

J’ai découvert ce mot très récemment lors d’une banale conversation de groupe avec des amis japonais sur Line. L’un d’entre eux qui bosse dans la restauration a dit de manière totalement décontracté  : shigoto isogashikute zessan shachiku \(^o^)/ (仕事忙しくて絶賛家畜 \(^o^)/ ). “Je suis très occupé par mon boulot, un parfait employé bétail 😀 !”. Ce qui frappe ici, c’est qu’on a l’air de s’accommoder de cette situation. C’est presque devenu banal ! A tel point qu’un nouveau mot prend de l’ampleur : kokuchiku (国蓄) “l’esclave du pays“. :S

Sources : ja.wikipedia (définition et origine), matome.naver (série de dessins intéressants sur le phénomène)

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