Le compteur 番 (ban) fait également partie de ceux que l’on apprend en premier. À la base, c’est celui que l’on utilise pour la numérotation avec donc l’idée d’attribuer un numéro à chaque élément. Toutefois, nous allons voir qu’il est loin de se limiter à cela étant donné que l’expression 一番 (ichiban) va un peu plus loin que le concept de “numéro un”. Sans plus attendre, voyons comment on forme des numéros avec –ban et dans quels contextes courants on l’utilise aujourd’hui.
Tableau des différents numéros avec –ban
Si vous savez compter jusqu’à 10 de façon classique en japonais (ichi, ni, san…), vous n’aurez aucun mal à appliquer ce suffixe –ban. En effet, il n’y a aucune irrégularité. La preuve :
Ordre | Japonais | Lecture |
---|---|---|
Numéro 1 | 一番 | ichiban |
Numéro 2 | 二番 | niban |
Numéro 3 | 三番 | sanban |
Numéro 4 | 四番 | yonban |
Numéro 5 | 五番 | goban |
Numéro 6 | 六番 | rokuban |
Numéro 7 | 七番 | nanaban |
Numéro 8 | 八番 | hachiban |
Numéro 9 | 九番 | kyûban |
Numéro 10 | 十番 | jûban |
Notez juste que 四番 ne se lit jamais shiban et que 七番 ne se lit pas non plus shichiban. Rien d’autre à ajouter, intéressons-nous plutôt à l’usage de ce compteur qui est loin d’être inintéressant.
Usages les plus courants du compteur –ban aujourd’hui
Dans le langage familier, 一番 (ichiban) est assez pratique pour exprimer le superlatif “le plus”. Autrement dit, on place en première position l’élément. このケーキが一番おいしいです。(この ケーキ が いちばん おいしい です) → « Ce gâteau est le plus délicieux. »
Dans un contexte plus formel, on préfèrera 最も (mottomo) toutefois, sachant que les deux termes sont interchangeables dans la plupart des cas.
Par contre, il faut avoir en tête que seul ce 一番 peut s’employer en tant qu’adverbe. Si vous souhaitez dire “le gâteau que je préfère en second”, il faudra ajouter le suffixe 目 (me). 二番目に好きなケーキです。(にばんめにすきなケーキです) → « C’est mon deuxième gâteau préféré ».
En fait, ce suffixe 目 est juste là pour indiquer l’ordre dans une liste prédéfinie en fonction d’un critère arbitraire. On le traduit certes par “le premier, le deuxième, le troisième…”, mais sans qu’il y ait forcément l’idée d’un classement qui va du meilleur au moins bon. Par exemple, “le deuxième enfant” d’une fratrie se dit 二番目の子供 (nibanme no kodomo) sans jugement de valeur. De même, “la deuxième pomme à partir de la droite” se traduit par 右から二番目のりんご (migi kara nibanme no ringo).
Dans l’absolu, 二番の子供 (niban no kodomo) est possible, sauf qu’il sonne faux étant donné qu’on pense plutôt à “l’enfant (avec le) numéro deux”. Un peu comme le “joueur numéro 9” d’une équipe de foot (9番の選手 kyûban no senshu). J’en profite pour citer aussi le jeu vidéo 八番出口 (hachiban deguchi “la sortie numéro 8”) ! 😀
Dernière chose : pour un classement avec des rangs comme en voit dans les différents sports, c’est le compteur 位 (-i) qu’on utilise officiellement. Après dans un contexte moins officiel (salle de classe par exemple), un enfant peut très bien dire テストでは三番でした (tesuto de ha sanban deshita “j’ai été troisième à l’interrogation”) pour exprimer le fait qu’il a eu la troisième meilleure note. Retenez donc que ce 番 (et non 番目) sous-entend l’idée de classement de performances.
Résumons simplement
Vu que c’est un peu parti dans tous les sens malgré moi, voici un petit résumé des points importants :
- –ban indique un classement ou un numéro, souvent utilisé dans des contextes comme les sports, les jeux ou les objets numérotés (ex. : 八番出口, “la sortie numéro 8”).
- 一番 (ichiban) est très fréquent dans le langage courant pour exprimer un superlatif, équivalent à “le plus”.
- Toutefois, celui-ci est le seul à s’employer en tant qu’adverbe ; pour exprimer des positions ordonnées, on utilise le suffixe 目 (-me) (ex. : 二番目に好き, “le deuxième préféré”).
- 番目 (banme) met l’accent sur la position dans un ordre, sans jugement de valeur (ex. : 右から二番目のりんご, “la deuxième pomme à partir de la droite”).
- Lorsqu’il s’agit de compétitions ou de performances, c’est généralement 位 (-i) qui s’emploie pour désigner un rang officiel. -Ban reste néanmoins compréhensible dans des situations informelles.