C’est un métier qui est à l’honneur aujourd’hui, celui de puériculteur/puéricultrice. En japonais, cela donne hoikushi (保育士). Voyons un peu l’histoire de ce mot pour ensuite nous intéresser à ce qui entoure ce métier au japon.
Origine et contexte d’apparition du mot hoikushi
Hoikushi s’écrit en japonais 保育士 où 保育 signifie “élever/nourrir” et 士 “profession/instructeur”. Il désigne aujourd’hui les puéricultrices qui travaillent dans des structures prévues pour les jeunes enfants autres que les écoles maternelles. En général des hoikusho (保育所) ou bien hoikuen (保育園). Deux termes qui signifient en réalité la même chose : crèche/jardin d’enfants.
Il faut cependant savoir que le mot hoikushi est assez récent puisqu’il remonte à 1999. Jusque cette date, on utilisait le terme hobo (保母) et on les interpellait en disant hobosan (保母さん). Seulement voilà, dans les années 1990, de plus en plus d’hommes ont commencé à également exercer ce métier qui était réservé jusqu’alors uniquement aux femmes. Et comme le kanji 母 signifie littéralement “mère”, cela a posé quelques problèmes au niveau social.
En France, on s’en est tiré en créant un masculin pour puéricultrice ce qui donne puériculteur. Mais comme il n’y a pas de marqueur pour le genre en japonais, on est obligé de remplacer les kanji lorsqu’on veut modifier un mot. Ce qui fait qu’on est passé de hobo à hoikushi. Ce dernier sonne par ailleurs plus “professionnel” avec le kanji 士 qu’on retrouve dans bengoshi (弁護士 avocat) ou kenchikushi (建築士 architecte).
Les difficultés du métier de puéricultrice au Japon
De nos jours, il existe un phénomène qui paraît paradoxal au premier abord mais qui ne l’est pas : malgré la baisse de l’indice de fécondité, on constate qu’il y a toujours un certain nombre d’enfants “en attente” de rentrer en crèche. Pour avril 2016, le chiffre était d’environ 23 000 en stagnation par rapport à 2015. Comment expliquer ça ?
D’une part, les parents japonais ont de plus en plus recours aux services des crèches car la société à évolué. On ne vit plus avec trois générations dans la même maison comme autrefois (pratique pour confier les enfants) et surtout, les femmes travaillent davantage. D’autre part, comme le métier de hoikushi n’est pas très bien payé si on prend en compte le nombre d’heures de travail (surtout dans le privé), il y a une pénurie dans le secteur. De fait, il est difficile d’ouvrir de nouvelles crèches pour palier à la demande.
Les conditions de travail dans les crèches sont ainsi loin d’être faciles. Qui dit pénurie dit difficultés lors d’un remplacement, on n’ose pas prendre ses jours de congé… résultat, beaucoup abandonnent en cours de route. Et comme on assiste à une privatisation progressive des crèches (= faibles salaires), le problème semble difficile à résoudre…
Sources : ja.wikipedia (généralités et problèmes autour du métier de puéricultrice), hoikushibank (sondage avec des puéricultrices qui ont abandonné)