Table des matières
Je vous donne le contexte : en fin 2016, peu après la naissance du blog Kotoba donc, je décide de me mettre à jour sur les différentes méthodes en didactique des langues. L’une d’entre elle attire particulièrement mon attention : l’approche (ou perspective) actionnelle. Celle-ci place place en effet l’apprenant en position active où celui-ci est invité à utiliser ce qu’il vient d’apprendre dans des situations réelles. Cela me semblait trancher avec l’approche plus traditionnelle centrée sur la grammaire souvent décontextualisée (exemple : 40 leçons pour parler japonais).
Le problème, c’est qu’il n’existe en français quasiment aucun manuel de japonais axé sur l’approche actionnelle (ou même l’approche communicative un peu plus ancienne). L’une des rares exceptions est Parlons Japonais A1 de Tomoko Higashi et Kazuro Oguma (2016), c’est pourquoi j’ai décidé de me le procurer. Non pas pour étudier le japonais donc mais pour analyser la méthode et me faire une idée de son implication dans le cadre de la langue japonaise.
Je vais ainsi tout d’abord présenter la démarche et l’objectif visé par les auteurs, je décrirai ensuite la structure des leçons tout en faisant des remarques sur le contenu puis je donnerai mon avis sur la méthode employée. Vous aurez le droit à la fin à une conclusion rappelant les points négatifs et positifs comme je l’avais fait dans la précédente critique. Let’s go ! 🙂
1) Description de l’ouvrage par ses auteurs
L’avant-propos de Parlons Japonais A1 tient sur une page et est particulièrement clair. Il est tout d’abord indiqué qu’il s’agit d’une méthode destinée aux “francophones débutants qui suivent des cours ou apprennent seuls“. Je reviendrai sur ce point dans la dernière partie. Les auteurs indiquent tout de suite après qu’on peut espérer atteindre un niveau A2.1 du cadre Européen Commun de Référence (CECRL), soit 120-150 heures d’apprentissage. C’est bien plus réaliste que le niveau B1 promis par les auteurs de 40 leçons pour parler japonais (alors qu’on arrivait péniblement au début du pallier A1.2). Je pense qu’on est que si vous arrivez au bout de ce manuel, vous vous situerez entre un niveau N5 et N4 si on prend pour référence le JLPT (voir la table des matières sur le site de l’éditeur PUG).
Au-delà du niveau espéré, c’est sur la compétence de communication que Parlons Japonais A1 met l’accent. Il est ainsi précisé que l’ancienne édition (2000) était déjà basée sur l’approche communicative et que cette nouvelle édition de 2016 apporte des “activités actionnelles“. C’est-à-dire l’écriture d’une carte postale ou d’un mail, la rédaction d’un article de blog… Ainsi, cela ressemble davantage à une “approche communicative ++” qu’à une vraie “approche actionnelle” (terminologie que n’est d’ailleurs employée que sur le site de l’éditeur, PUG). Quoi qu’il en soit, qui dit approche centrée sur la communication dit “japonais naturel” (c’est plus facile pour communiquer, oui oui) et je reviendrai aussi sur cet aspect par la suite.
Enfin, les auteurs insistent également sur l’aspect sociolinguistique du japonais où vous trouverez tout au long de l’ouvrage des explications sur l’emploi de telle structure grammaticale, telle expression ou tel mot. Ceci manquait cruellement dans 40 leçons pour parler japonais et je vous donnerai des exemples pour que vous compreniez. Voyons maintenant à quoi ressemble une leçon type de Parlons japonais A1 (le manuel en contient 10).
2) Contenu et structure des leçons de Parlons Japonais A1
“10 leçons, c’est tout ?”. Il est vrai que ce nombre peut paraître faible mais il faut savoir qu’une leçon fait entre 14 et 16 pages (format B5 en gros) et qu’il existe une leçon 0. Dans celle-ci, il vous sera expliqué les bases à maîtriser avant de vraiment attaquer le dur. C’est-à-dire être capable de lire les syllabaires katakana/hiragana, de connaître les règles de base sur la prononciation du japonais et quelques caractéristiques basiques de la phrase japonaise, d’apprendre des expressions de la vie quotidienne (bonjour, au revoir, merci, je vais bien…), de savoir compter jusqu’à 99… Oui vous l’aurez compris, cette leçon 0 est très (trop ?) chargée et c’est très probablement celle sur laquelle vous passerez le plus du temps si vous êtes totalement débutant.
Une fois cette dure étape passée, les rômajis disparaîtront totalement dès la leçon 1 et vous n’aurez pas le droit non plus à des furiganas (kanas placés au-dessus des kanjis pour donner leur lecture). Je vous rassure, il n’y a pas de kanji dès le premier dialogue. Vous trouverez toutefois dés la page suivante 学生 (gakusei) et pour connaître sa lecture, il vous faudra regarder l’encadré “pour mieux lire” qui se situe en bas à droite de la page. Ceci est assumé pour faire travailler votre inférence (capacité à deviner en fonction du contexte) afin d’amener théoriquement à une meilleure acquisition.
Trêve de bavardages, je vais vous décrire dès maintenant une leçon type de Parlons Japonais A1 en me basant sur la leçon 1.
A) Plan d’une leçon type
Comme notre manuel se classe parmi le courant de l’approche communicative, le début d’une leçon commence toujours par des objectifs puis des savoir-faire communicatifs. Pour la leçon 1, ce sera par exemple “se présenter et présenter quelqu’un”, “poser des questions sur l’identité”… C’est pas mal comme points de repérage même si je doute qu’un apprenant lambda les lira (ça fait très scolaire en général). Vous aurez ensuite droit dès la page suivante à une conversation (plusieurs dés la leçon 3) en caractères japonais sans traduction. Pour vous aider à la déchiffrer, on vous donne le contexte au départ puis des explications sur les points principaux dans la partie “pour mieux comprendre” et “à savoir”. C’est assez complet et bien expliqué donc c’est à priori suffisant.
On arrive ensuite à la (première) partie de grammaire composée de schémas décrivant les structures vues dans le dialogue. Cela fait très “formule mathématique” avec des énoncés du type “N1はN2です = N1, c’est N2. N1 est N2”. Les phrases en japonais dans les schémas sont cette fois-ci traduites mais d’autres phrases d’exemple qui viennent compléter ne le sont pas bien qu’elles soient parfois ponctuées d’explications. Encore une fois, c’est votre capacité à inférer qui sera mise à rude épreuve. Après cette partie grammaticale, on vous présente des expressions essentielles à retenir dans le cadre de la leçon. Par exemple, l’expression からきました (kara kimashita) pour dire d’où vous venez.
On enchaîne alors sur la partie vocabulaire qui vous présentera une grosse liste de classés mots par thèmes. Tout n’est pas à retenir, c’est à vous de piocher parmi ceux que vous serez susceptible d’utiliser. À la fin de cette partie, vous serez amené à apprendre un certain nombre de kanjis (6 pour la première leçon). Vient la partie activités qui vous permettra de vous entraîner en compréhension orale (un CD est fourni avec le manuel) et en expression écrite (participer à un forum en vous présentant par exemple). Enfin, on arrive à la partie exercices où le but est de vous faire appliquer les points de grammaire étudiés durant la leçon. Ils sont très variés : compléter les trous, répondre à des questions, trouver l’erreur, reformuler des propositions, traduire…
Les deux dernières parties intitulées “mise au point grammaticale” et “langue et société” sont facultatives mais très intéressantes si vous souhaitez approfondir. Les auteurs vous donnent des informations sociolinguistiques vraiment intéressantes (le rôle des préfixes honorifiques お et ご par exemple) et je trouve personnellement que c’est un vrai plus. Mais passons à la partie “contenu” où je vais développer davantage cet aspect.
B) Le contenu des leçons : trop d’explications ?
Je vais expliciter ici ce qu’il faut entendre par “japonais naturel (ou authentique)” dans Parlons Japonais A1. Déjà dés la première conversation, les auteurs mettent les points sur les i en faisant le choix de ne pas recourir au pronom de la personne あなた (anata). Souvenez-vous, c’était le premier mot dans 40 leçons pour parler japonais. Ils indiquent même dans l’encadre “à savoir” la chose suivante : “あなた (vous, toi) est à éviter dans certaines situations car cela peut paraître impoli, indifférent ou autoritaire“. On sent là une volonté de se démarquer d’autres manuels en mode “vous avez peut-être appris ça mais il va falloir perdre cette habitude”.
Dans la même idée, la partie “langue et société” de la leçon 3 ayant pour thème les salutations indique que さようなら (sayônara) ne s’emploie finalement que dans de rares situations (à l’école avec le professeur par exemple) malgré le fait que cette expression soit enseignée très tôt dans l’apprentissage. C’est tout à fait vrai et j’avais moi-même pointé cela sur Kotoba. Ainsi, le manuel est parsemé tout du long de remarques d’usage sur tel mot ou telle expression. J’ai trouvé ça parfaitement louable dans un premier temps puisque l’apprenant se fait une idée plus précise de comment se parle réellement le japonais.
Toutefois, je me demande ce que ressent un total débutant face à autant d’informations. On est vraiment noyé, les pages étant saturées de textes à n’en plus finir. Peut-être aurait-il fallu proposer un fascicule “remarques d’usage” à part, je ne sais pas. En tout cas, il va certainement falloir que vous reveniez plusieurs fois sur la leçon avant de passer à la suivante le temps de tout digérer. Autre remarque sur le japonais en lui-même cette fois : on peut déplorer la quasi-absence de la forme neutre (familière) dans les conversations bien qu’elle soit présentée grammaticalement dès la leçon 6. Cela résulterait d’un choix pédagogique de l’aborder plus tard (tome 2, A2/B1) mais on aurait pu espérer la retrouver dans les conversations entre amis (leçons 7 à 10) en poussant la logique du “japonais authentique” jusqu’au bout.
3) L’approche communicative (ou actionnelle) est-elle adaptée à un apprentissage en autodidacte ?
C’est vraiment la question que je me suis posée en parcourant ce manuel et qui me hante encore. Les auteurs sont eux-mêmes flous en indiquant ” “francophones débutants qui suivent des cours ou apprennent seuls“. On sent l’envie de contenter tout le monde et j’ai vraiment l’impression que Parlons Japonais A1 était prévu pour être un manuel pour la classe au départ. D’une part il est demandé dans la leçon 0 d’apprendre les “expressions utilisées par l’enseignant” (exemple : きいてください = écoutez-bien) et “expressions de l’élève” (exemple : わかりました。J’ai compris/D’accord). D’autre part, tout est centré sur la vie de jeunes étudiants qui semblent être la cible principale de l’ouvrage.
Plus problématique encore : les activités dites “actionnelles” (expression écrite). Je trouve qu’elles sont intéressantes car très variées, cela change vraiment de 40 leçons pour parler japonais où il n’y a que de la traduction. Toutefois, s’il n’y a personne pour corriger les éventuelles fautes derrière, c’est tout de même un peu embêtant. Cela renvoie à une problématique plus large : à partir du moment où on demande à l’apprenant d’être actif en produisant du contenu par lui-même, comment pourrait-on se passer d’un correcteur ?
Pour pallier en partie à ce souci, une correction type aurait pu être proposée. En parlant de corrections d’ailleurs, vous trouverez la correction des exercices, tous les scripts audio et la traduction en français des conversations japonaises à la fin du manuel. Donc sans professeur, il est tout de même possible de se débrouiller si on met totalement de côté l’expression écrite. Mais bon encore une fois, comme ce manuel n’est pas aisé à parcourir et à digérer lorsqu’on débute, je doute quand même qu’il soit adapté pour un autodidacte débutant. Et je ne dis pas ça pour l’absence des rômajis ! ↂ_ↂ
Bref, je ne crois pas en réalité qu’il existe un manuel basé sur l’approche communicative destiné aux autodidactes. Aucun ne se revendique d’ailleurs d’être prévu pour autodidactes, aussi bien Marugoto A1 (en anglais), Dekiru nihongo shokyu (aussi en anglais) et Sanpo A1 (en français lui). Je compte malgré tout décortiquer les deux premiers histoire de voir en quoi ils diffèrent de Parlons Japonais A1.
Conclusion
Que conclure ? D’un côté, j’avoue apprécier le choix des auteurs de Parlons Japonais A1 de mettre l’accent sur la compétence de communication. Si vous souhaitez partir un jour au Japon pour un voyage ou un séjour plus long, je trouve que ce manuel prépare bien. Vous serez en effet plongé dans un japonais authentique dès le départ sans concession ou presque. De plus, les très nombreuses explications sur l’usage de la langue ou les aspects sociolinguistiques sont d’une grande aide pour vous éviter quelques incompréhensions et déconvenues. J’ajouterais encore que les différentes activités actionnelles et exercices sont bien pensés dans l’ensemble et variés, on est loin de 40 leçons pour parler japonais où il n’y a que de la traduction.
D’un autre côté, je doute un peu qu’on puisse recommander ce manuel à une personne qui débute le japonais en autodidacte. La raison principale étant que les activités actionnelles (expression écrite) nécessitent le recours à un correcteur humain. Puis en dehors de ce type d’activité, les exercices de traductions (thème/version) où plusieurs réponses sont possibles invitent également à la relecture d’un professeur. Enfin, la progression dans l’ouvrage n’est pas aisée puisque le (trop ?) grand nombre d’informations peut décourager l’apprenant qui découvre tout juste la langue et la culture japonaise. Sur ce point en particulier, je pense que ça dépendra de votre personnalité.
En définitive, j’aurais tendance à recommander Parlons Japonais A1 aux personnes souhaitant partir un jour au Japon et pouvant se faire corriger en cas de besoin. Si vous recherchez une première approche en douceur de la langue japonaise avant de sauter dans le grand bain, 40 leçons pour parler japonais ou encore Le japonais sans peine d’Assimil sont probablement plus adaptés (il faudrait que je teste ce dernier d’ailleurs ^^).
Points positifs :
- exposition à un japonais naturel dés le départ
- explications riches et détaillées sur l’usage de la langue et la dimension sociolinguistique
- activités et exercices très variés où vous pourrez vous exercer à la compréhension orale (CD fourni) mais aussi à l’expression écrite
- prix plutôt abordable (environ 27€ avec CD)
Points négatifs :
- probablement peu adapté pour un apprenant débutant puisque le manuel est exigeant (pas de furiganas, trop grand nombre d’informations)
- ne convient pas vraiment à un autodidacte pur puisque les activités nécessitent en partie la correction d’un professeur
- on aurait pu espérer trouver des conversations recourant principalement à la forme neutre (qui est la plus naturelle entre amis)
5 Responses
Tout d’abord, un grand merci pour cette critique. C’est vraiment utile d’avoir une vision claire d’un ouvrage avant de l’acheter. Perso, j’ai déjà été déçu par des livres qui paraissaient très bien mais où je m’apercevais qu’il y avait plein de romaji… Sinon, sur le fond, il donne envie, ce manuel. Les dessins ont l’air un peu bizarre, mais sinon, je trouve que c’est une bonne idée d’apporter des explications en plus pour ceux qui veulent approfondir (“mise au point grammaticale” et “langue et société”). J’en viens même à me demander si quelqu’un ayant déjà un petit niveau (j’entends avec un niveau un peu au-dessus de faux débutant) n’y trouverait pas aussi son compte, par rapport à toutes ces explications supplémentaires (même si beaucoup de choses seront déjà connues). Tu en penses quoi ?
Alors c’est vrai que les sections “mise au point grammaticale” et “langue et société” sont bien pensées même si j’étais dérouté au départ de trouver deux parties “grammaire” par leçon.
Apparemment, c’est pout favoriser l’apprentissage en spirale où on aborde dans un premier temps une grammaire “succincte” (même s’il y quand même des commentaires et explications) puis on va à la fin plus en détails après avoir réalisé des activités et exercices d’application. “Voilà vous avez fini vos exercices et vous avez compris le principe, on aimerait juste maintenant apporter comme précision que XXX est Y et…”. Après ils reviennent pas non plus sur toutes les notions de grammaire présentées au départ dans “mise au point grammaticale”, ils font un zoom sur une ou deux notions centrales en gros.
Autrement oui, je confirme que c’est suffisamment poussé pour que moi-même j’apprenne des trucs parfois. Surtout la section “langue et société” où ils nuancent pas mal et donnent beaucoup d’infos utiles. On voit bien que ce sont des universitaires (ça a été réalisé avec l’équipe des Presses Universitaires de Grenoble) et je pense que leurs infos s’appuient sur des sources assez solides, j’ai rien y trouver à redire en fait. ^^
Quelqu’un a t-il testé le nouveau manuel japonais ” すすめ !” paru le mois dernier ( octobre 2022) aux éditions ISSEKINICHO ?
Vu le nom de l’éditeur, j’imagine que c’est un manuel avec lequel tu peux t’amuser tout en apprenant ? (une pierre deux coups… oO).
Déjà, je précise que j’apprécie l’autrice du livre (Angélique) qui est d’ailleurs passé dans le podcast Mensetsu que je recommande.
De ce qu’on peut voir sur le site officiel (https://www.issekinicho.fr/editions/produit/susume/), la présentation est soignée et ça a l’air d’aller à l’essentiel.
Par contre, je ne vois aucune explication sur la méthodologie utilisée et en parcourant les leçons ainsi que le sommaire, on comprend pourquoi : il s’agit de l’approche classique grammaire-traduction. La leçon commence donc par Un texte, la traduction de ce texte, des explications sur le vocabulaire et la grammaire puis des exercices d’entraînement (qu’on ne voit pas, mais j’imagine que c’est de la traduction ou bien des exercices sur la grammaire). On voit également qu’il s’agit d’une approche grammaire-traduction avec le sommaire : les objectifs tournent davantage autour de la maitrise des points de grammaire que des savoir-faire communicatifs.
Cela ne signifie pas que le manuel est mauvais ou autre, il conviendra très certainement à de nombreuses personnes voulant apprendre en autodidacte et atteindre un niveau acceptable en grammaire. De ce que je vois, le japonais proposé est bien plus naturel que celui du manuel “40 leçons pour parler japonais” par exemple. Donc si on me demandait quoi choisir entre “Susume” et “40 leçons pour parler japonais”, je répondrais sans hésiter “Susume”.
Maintenant, il faut avoir en tête qu’il ne prend pas en compte les avancées de ces 30 dernières années en didactique des langues et qu’il n’a pas été réalisé par toute une équipe calée dans le domaine comme avec “Parlons Japonais”. Après, le public visé n’est pas vraiment le même puisque “Parlons Japonais” ne cible pas vraiment les autodidactes. Enfin quoi qu’il en soit, d’après les visuels que l’on peut voir, “Susume” n’apporte rien de vraiment original (les thèmes abordés sont aussi très classiques) et je ne crois pas que ce soit son but d’ailleurs.
Pour conclure sur une note positive, je trouve ça bienvenue qu’il y ait des corrections commentées (c’est rarement le cas), dommage qu’on ne peut pas en avoir un aperçu sur le site !
je débute le japonais, avec un objectif minimal : pouvoir me débrouiller dans les situations de vie quotidienne lors des voyages au japon (j’ai de la famille la bas). Et donc je prends des cours dans une association qui utilise ce manuel (parlons japonais). j’avais testé d’autres cours, avec un autre manuel (minna no nihongo,)
je le trouve parfaitement désagréable d’usage, et ambigu dans son objectif.
désagréable parce que saturé : les pages sont un fouillis une densité d’informations plus ou moins structurées, avec des dessins tellement mal reproduits que les caractères sont parfois illisibles, des typographies changeantes pour les hiragana ou katakana qui perturbent l’assimilation pour un débutant.
Ce manuel ne met pas en confiance, au contraire, il donne une impression d’être confronté à un mur dès la première leçon, avec des explications parfois totalement incompréhensibles (l’encadré les accents page 21 est un modèle du genre,).
ambigu dans son objectif. : S’il s’agit d’un manuel d’apprentissage de la langue, les faits culturels ou de vie quotidienne qui relèvent plus du guide de voyage, n’ont rien à y faire (ou alors en annexe),
si l’on adhère pas à la logique (ou plutôt n’accepte pas d’apprendre sans rien comprendre) on est très vite en échec. il est à mon avis inutilisable seul, à la différence par exemple de la méthode assimil.
Le livre semble pensé par des universitaires : prévu pour des étudiants dont les professeurs pensent qu’ils n’ont d’autre occupation que de travailler leur matière. Pas pour des adultes dont l’objectif n’est pas de lire et encore moins écrire le japonais, mais de se débrouiller à l’oral. (contrairement à ce que le titre indique).