Les 象形文字 (shôkei moji) sont des caractères formés en imitant directement la forme des objets réels. Ils illustrent ainsi ce qu’ils désignent, c’est pourquoi on peut les considérer comme des pictogrammes. Il sont en effet en étroite relation avec la réalité qu’ils sont censés représenter, ce qui diffère un peu des hiéroglyphes qui renvoient plus souvent à un son ou à une idée abstraite.
En outre, les 象形 (shôkei) forment aussi une classe à part entière dans la classification du 六書 (rikusho). Pour info, si on prend l’ensemble des kanji usuels au Japon (常用漢字 jôyô kanji), il y aurait environ 12,4% de shôkei (265 caractères). En partant sur un corpus plus large (sinogrammes employés en Chine), on est plus sur une proportion de 4%.
Exemples emblématiques de shôkei moji
On commence par une petite illustration qui permet de comprendre le principe de formation de cette catégorie étymologique de kanji :
 Comme la forme des kanji actuels est le résultat d’une évolution de plusieurs milliers d’années, il n’est pas toujours facile de faire le lien avec le dessin schématique de départ. C’est notamment le cas de 水 (“eau”) censé représenter un cours d’eau stylisé ou encore 鳥 (“oiseau”) qui ne fait pas vraiment penser à un animal à plumes à première vue.
Comme la forme des kanji actuels est le résultat d’une évolution de plusieurs milliers d’années, il n’est pas toujours facile de faire le lien avec le dessin schématique de départ. C’est notamment le cas de 水 (“eau”) censé représenter un cours d’eau stylisé ou encore 鳥 (“oiseau”) qui ne fait pas vraiment penser à un animal à plumes à première vue.
En autres shôkei moji courants, on peut aussi citer 舌 (shita “langue”), 虫 (mushi “insecte”), 山 (“montagne”), 川 (“rivière“)…
Quelques considérations à avoir en tête sur la classification en pictogrammes
J’ai évoqué précédemment le fait que la plupart des sinogrammes ont vu leur forme évoluer au fil des années, certains ressemblant à peine au premier dessin de départ. Il faut ajouter au tableau l’évolution sémantique par rapport au sens étymologique, ce qui pose davantage problème à mon sens.
Je pense entre autres à 八 qui est la plupart du temps considéré comme un shôkei puisqu’il représentait à la base une “chose divisée en deux” (avec l’interprétation “séparer“). Sauf qu’il veut dire principalement “huit” aujourd’hui et vous conviendrez que cela n’a plus rien à voir.
C’est pourquoi certaines ressources (dont celle que j’ai citée pour les 12,4%) indiquent que 八 est un shiji moji à l’instar des chiffres 一 (un)/二(deux)/三(trois). Retenez donc que cette classification en shôkei est avant tout basée sur le sens étymologique du sinogramme et que celui-ci est lui-même sujet à interprétation.
Ne soyez donc pas étonné de trouver des divergences en fonction de la source utilisée et le constat est le même pour les autres catégories étymologiques de kanji (kaii moji et keisei moji).
 
				