Le japonais dans tous les sens

Tojiru (閉じる) : fermer ou se fermer, telle est la question !

Le verbe “fermer” évoque tout un tas de concepts : obstruction/empêchement, isolement, interdit, cessation/arrêt, silence… Dire de quelqu’un qu’il est “fermé” n’est guerre plus joyeux puisque ça renvoie à des difficultés de communication et à une certaine froideur. On va voir aujourd’hui qu’en japonais 閉じる (tojiru) possède également le sens “fermer” mais avec une logique derrière légèrement différente. Avec en bonus une petite particularité… grammaticale. (゚¬゚)

Significations du verbe tojiru et différences avec fusagu/shimeru

Si on en croit le Nihon Kokugo Daijiten (oui j’adore citer ce dictionnaire !), 閉じる (tojiru) s’employait au départ comme verbe transitif avec le sens suivant : “ひらいていたものを、ふさぐ。 (hiraiteita mono wo, fusagu). C’est à dire “boucher/fermer une chose qui était ouverte/déployée”. Cela me permet au passage de citer le synonyme fusagu (塞ぐ) plus proche de boucher/obturer/combler avec l’idée de recouvrir quelque chose. Par exemple, 口を塞ぐ/閉じる (kuchi wo fusagu/tojiru) peut être traduit par “fermer la bouche” mais avec fusagu, on pense plus à une main qui la recouvre. D’où le sens dérivé “faire taire” alors qu’avec tojiru, c’est davantage le retour à l’état initial (non utilisé).

Cette logique de “retour à un état de repos” se retrouve dans les propositions 目を閉じる (me wo tojiru “fermer les yeux”) ou encore 本を閉じる (hon wo tojiru “refermer un livre”). Il existe toutefois des exceptions à cette explication, on dit par exemple plus souvent 引き出し/門を閉める (hikidashi/mon wo shimeru “fermer un tiroir/une porte”) même si tojiru reste possible pour ces deux éléments. Il y aurait apparemment des différences régionales, ceci est une tendance globale. L’explication souvent donnée pour shimeru est “faire en sorte qu’il n’y ait plus d’ouverture ou d’espace pour le passage d’air ou de personnes”. C’est pourquoi hon wo shimeru est considéré comme faux et qu’on préfère dire aussi 窓を閉める (mado wo shimeru “fermer la fenêtre”) car on souhaite surtout que l’air ne circule pas. Sauf quand c’est celle en informatique (ウインドウ uindô) où seul tojiru est employé ! (*Q*)

Autres exemples avec la DS Lite et le dictionnaire électronique qu’on ferme comme un livre. Cette pub cachée ! 😀

J’en viens maintenant à la petite particularité de tojiru apparue apparemment vers le XIe siècle : l’usage intransitif. Autrement dit, on peut également employé ce verbe avec la particule ga sous le sens “se fermer/se clore”. 目が閉じていた (me ga tojiteita) : les yeux étaient fermés. Ce n’est pas exceptionnel en japonais mais ça apporte du piquant. N’est-ce pas ? (´Д`)

Pour résumer :

閉じる (tojiru) = fermer/se fermer avec souvent l’idée d’un retour à l’état initial de repos (œil, livre…).
塞ぐ (fusagu) = boucher/obturer/fermer où on pense à un élément extérieur qui vient recouvrir un autre (main sur la bouche).
閉める (shimeru) = fermer avec comme logique derrière l’intention de supprimer un espace de circulation (fenêtre/porte). Sa forme intransitive est 閉まる (shimaru).

Sources : Kotobank (dictionnaires de japonais), nihongo24.blog (différences entre shimeru et tojiru)

 

 

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