Le japonais dans tous les sens

Tôgarashi (唐辛子) : le piment rouge, une “moutarde venue d’ailleurs”

Lorsqu’on mange un plat qui est particulièrement épicé et relevé, on dit parfois qu’il est “pimenté”. Bien qu’il ne soit pas toujours présent, on associe ainsi en général le piment à ce qui piquant. Même la vie peut être pimentée et j’espère d’ailleurs apporter un peu de piment dans votre quotidien avec ce blog Kotoba.
Pour son équivalent japonais 唐辛子 (tôgarashi), la donne semble différente puisqu’il ne dispose pas d’adjectif associé (辛い karai est bien plus vaste). Cela ne m’empêche pas de vous présenter son étymologie et d’autres aspects intéressants liés à la culture japonaise.

Étymologie du mot tôgarashi et spécificités japonaises

On pense que le piment a été importé au Japon dans le courant du 16ème siècle par l’intermédiaire des portugais. Linguistiquement, cela tient en tout cas parfaitement la route. Car c’est aussi à cette période qu’on a importé le maïs qui se dit pour rappel とうもろこし (tômorokoshi). Celui-ci a pour point commun avec tôgarashi de commencer par . Ceci n’est bien sûr pas un hasard puisque ça a un rapport direct avec le kanji 唐 qui renvoyait à l’origine à la Chine pour ensuite désigner tout ce qui venait de l’étranger. 辛子 (karashi) correspondait à la moutarde qui est comme vous le savez piquante. On a décidé ainsi que 唐辛子 (tôgarashi) irait bien pour cette “moutarde d’ailleurs“.

Petit point lexicologique : on préfère traduire tôgarashi par “piment rouge” afin d’éviter la confusion avec ピーマン (pîman). Ce dernier désigne plutôt le piment doux, autrement dit le poivron (rouge/vert). Pour nous autres français, c’est parfois difficile de dissocier pîman de “piment (rouge)” donc attention si on vous demande de faire les courses ! ^^
En dehors de cela, si vous l’achetez en poudre dans un magasin, vous remarquerez qu’il est souvent inscrit avant 一味 (ichimi “une saveur”) ou encore 七味 (shichimi “sept saveurs”). Le premier signifie comme son nom l’indique qu’il n’y a qu’un seul ingrédient (piment rouge) alors qu’avec le second, on a un mélange de sept épices.

Le ichimi (à gauche) et le shichimi (à droite) sont les variétés les plus courantes.

On peut se demander pourquoi on dit toujours 七味唐辛子 (shichimi tôgarashi) alors que le piment n’est qu’un ingrédient parmi sept autres. C’est probablement ce qui explique pourquoi on l’a raccourci en shichimi, sauf qu’on a fait pareil avec ichimi. Vous vous demandez peut-être autrement s’il n’y a pas non plus un 二味 (nimi ?), 三味 (sanmi)… Cela existe en réalité mais c’est assez rare. Et puis personnellement (attention à la blague…), je n’ai pas particulièrement envie de manger du 五味 (gomi). 😛

Source : Ja.Wikipedia (étymologie et généralités)

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