Hier en parcourant les articles qui m’avaient été recommandés, je suis tombé sur un papier rigolo venant de l’OBS. Celui-ci concerne une chanson de Laurent Voulzy où à l’auteur était persuadé d’entendre “c’est mou, c’est lent” alors que les paroles sont “Seymour, Ceylan”. On appelle ce phénomène d’hallucination auditive le mondegreens. En japonais, on emploie le terme 空耳 (soramimi) et on va voir que cela a surtout un but humoristique.
Analyse du mot soramimi et exemples rigolos
Dans 空耳, on a 空 (sora) “le ciel/le vide” et 耳 (mimi) “l’oreille”. En fait, je vous en avais déjà parlé dans l’article sur sora justement pour indiquer qu’en préfixe, ce dernier pouvait avoir le sens de “imaginaire/qu’on croit être“. Ainsi, soramimi, c’est littéralement “ce qu’on croit atteindre l’oreille” ou plus simplement “son imaginaire”. L’article Wikipedia japonais donne trois définitions à partir de là :
- penser qu’on entend un son qui en réalité n’existe pas (hallucination auditive). Quand c’est visuel, on dit 空目 (sorame).
- faire semblant de ne pas entendre pas alors qu’on entend bien. 空耳を使う (soramimi wo tsukau) = faire la sourde oreille.
- terme utilisé dans les émission de télévision où on prend des paroles en langue étrangère qui ont l’air de sonner japonais.
C’est cette dernière définition qui nous intéresse ici avec l’expression plus précise 空耳歌詞 (soramimi kashi) désignant spécifiquement les paroles de chanson. On le fait aussi beaucoup en français, notamment avec des génériques de dessin animé japonais, comme le fameux cas Dragon Ball. Il arrive vraiment des fois où on se dit en lisant les sous-titres “c’est ce qu’on entend” !
Mais les japonais avec l’émission TV 空耳アワード (Soramimi Award) ont proposé encore une autre approche. Il s’agit de montrer un petit film tourné par des japonais avec une chanson en anglais parfois sous-titrée. Puis au moment de la chute, on place des sous-titres en japonais (alors que c’est toujours de l’anglais) avec comme accompagnement une scène comique.
Honnêtement, c’est souvent très tiré par les cheveux, on se demande d’ailleurs où ils ont été trouver ça (alcool ? :D). Le passage que je vous ai mis est mon préféré, il dit à la fin “どうもありがとうなのだ” (dômo arigatô na no da). La scène est cocasse et de plus, la mention なのだ (na no da) n’est pas du tout naturel ici en japonais. Bref, tant que ça fait rire ! 🙂