Le Japon a pour réputation d’être un pays propre et je ne dirai pas le contraire : que ce soit dans les rues ou dans les habitacles, la saleté est très peu visible. Après un bref aperçu sur l’origine du mot sôji (掃除) qui a pour traduction “ménage/nettoyage”, intéressons nous à sa place dans le Japon contemporain.
Origine du mot sôji
Sôji s’écrit avec les kanji 掃 “balayer/nettoyer” et 除 “enlever/effacer”. Littéralement donc, il s’agit de nettoyer pour enlever la saleté, ce qui est impur. L’utilisation de ce mot est assez ancienne puisqu’elle date de l’époque Heian (794-1185). Cependant, sa fréquence d’usage était beaucoup moins élevée qu’aujourd’hui, on lui préférait les mots kiyome (清め) “purification” ou haku (はく) “balayer”.
La logique au départ était avant tout de nettoyer les autels des dieux avec de l’eau et du sel afin “d’obtenir leur protection” (Gokago wo eru ご加護を得る). Il est également question de se purifier soit même l’esprit, on pourrait donc parler ici “d’un esprit sain dans un lieu sain”. Ce qui est intéressant, c’est que cette idée demeure encore aujourd’hui et je vais tenter de vous expliquer en quoi.
L’importance du sôji au Japon
On peut trouver de nombreux ouvrages sur les vertus du sôji au pays du soleil levant, le plus connu est sans doute le best seller yume wo kanaeru sôjiryoku (夢をかなえる「そうじ力」) littéralement “la force du ménage pour réaliser vos rêves”. L’auteur explique que faire le ménage permettrait de se sentir bien mieux durant la journée. Il insiste sur le nettoyage des toilettes en premier lieu (toire sôji トイレ掃除) car c’est quelque chose que tout le monde rechigne à faire mais qui a plus d’influence qu’on ne le penserait.
Il existe sinon un nettoyage de printemps à la japonaise mais qui se déroule à la fin de l’année, généralement à partir du 28 décembre. Le but est de faire disparaître toute trace de l’année en cours afin d’accueillir la nouvelle année avec une maison toute propre et purifiée. On nettoie donc dans les moindres recoins et il faut alors déplacer à peu près tous les meubles ! On appelle ainsi cette tradition le oosôji (大掃除) littéralement “le grand nettoyage”.
Sources : ja.wikipedia, geocities (origine du mot)