Le marabout est un jeu de mots au concept simple et qui permet de réviser facilement son vocabulaire. Il suffit à chaque fois de trouver une expression débutant par le dernier mot de celle que votre adversaire a prononcé. Par exemple, si on vous dit “lait de vache”, vous pouvez répondre “vache à lait” afin que le jeu se poursuit à l’infini. 😀
En japonais, il existe un jeu au concept similaire qui est très populaire : le 尻取り (shiritori).
Origine du mot shiritori et particularités du japonais
Si vous avez l’esprit mal placé, vous pourriez interpréter 尻取り par “attrape-fesses” car 尻 (shiri) signifie habituellement “fesses/postérieur” et le verbe 取る (toru) “prendre/attraper”. Encore un truc pour pervers ! En réalité, le kanji 尻 peut aussi avoir le sens de “la dernière partie”. De plus, shiri sonne bien avec tori donc j’imagine que ça explique pourquoi le mot shiritori s’est facilement popularisé. Ce jeu où on forme des “chaînes de caractères” (文字鎖 mojigusari) n’est pas tout récent au Japon car on le pratiquait déjà vers le 18ème siècle. Avec un principe proche du marabout : お正月は宝船、宝船には七福神… (oshôgatsu ha takarabune, takarabune ni ha Shichifukujin…) : il y a un “navire au trésor” au nouvel an, dans le navire au trésor se trouve les sept divinités du bonheur…

De nos jours, ce principe a un peu évolué car on ne récupère plus que la dernière syllabe (ou more pour être plus précis). Cela donne alors une chaîne de mots sans cul ni tête (elle était facile). Il y a quelques règles comme l’obligation de n’utiliser que des noms communs. Exemple : 義務 (gimu “devoir”), ムカデ (mukade), 電車 (densha)… Comme aucun mot japonais ne commence par ん (n) à moins de récupérer des termes de langues africaines transcrits en katakana, il est interdit de prononcer un mot finissant par ん. Ce serait trop facile !
Mais ce que nous apprend également ce jeu, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de mots japonais commençant par る (ru). En réalité, il n’y en avait même aucun dans le japonais primitif (yamato kotoba). C’est donc avec l’importation des 漢語 (kango “mots sino-japonais”) que ça s’est fait. Exemple : 留守 (rusu). La technique la plus utilisée pour gagner à ce jeu est donc de connaître le plus de mots finissant par ru et commençant par ru. Si vous voulez passer pour un relou auprès des Japonais, je vous conseille de vous préparer quelques petites listes ! 😀
Sources : shouyouki (blog sur la linguistique du japonais), encyclopédie Nipponica (à propos des principes du jeu), fr.wikipedia (règles du shiritori)
3 réponses
Hello !
Question nunuche :
Quel est le rapport entre la photo de gauche et le sujet ? ça a l’air marrant mais j’ai pas pigé (^O^)
Eh bien comme “shiri-tori” peut aussi vouloir dire “attrape-fesses”, lorsqu’on tape le terme dans Google, on tombe sur ce genre de photos où des japonais ont leurs fesses visibles.
Après même en lisant la description, je sais pas du tout ce qu’ils font sur la photo et pourquoi le blogueur a appelé ça shiritori.
C’est à toi d’enquêter ! :p
Autre lien du même genre : https://ameblo.jp/mami5521/entry-12459679431.html
OK, merci ! Donc apparemment le fait d’être accroupi ou penché en avant (en tournant le dos) semble être suffisant pour dire qu’on montre ses fesses (même si on est habillé !)