Le japonais dans tous les sens

Shinu (死ぬ) : mourir et cesser de montrer des signes de vie

Non, je ne suis pas déprimé en ce moment. Il fallait bien que j’aborde un jour un verbe équivalent à “mourir” en japonais et c’est 死ぬ (shinu) qui vient tout de suite à l’esprit. Aujourd’hui, je vais surtout me concentrer sur ses différentes significations après une petite description du kanji 死.

Analyse du verbe shinu et significations attribuées

死ぬ est logiquement constitué du kanji évoquant l’idée de la mort : 死. Je ne m’étais personnellement jamais posé la question sur ce qu’il pouvait représenter mais ça me rappelle étrangement le jeu du pendu. Le 歹 pourrait être la personne pendue et le 匕 quelqu’un d’assis à côté faisant un signe vers le ciel. Ce n’est évidemment pas ça mais toutefois, on a bien affaire à un 会意文字 (kaii moji). C’est à dire un idéogramme qui est ici l’association de deux composants ayant pour chacun un sens. On pense que 歹 correspondrait à un squelette et que 匕 serait une personne agenouillée devant. Vous avez donc maintenant deux moyens mnémotechniques pour retenir ce kanji ! ^^

Dans son sens le plus courant, shinu décrit ainsi le fait de mourir dans le sens “perdre la vie”. 交通事故で死んだ (kôtsû jiko de shinda) : il est mort dans un accident de voiture. Toutefois comme avec le verbe mourir en français, on essaye d’éviter en public d’y avoir recours car il est jugé trop brutal. On lui préfère dans ce cas 亡くなる (naku naru) littéralement “disparaître” qui est assez proche de “décéder“. Mais cette brutalité que véhicule shinu est aussi pratique pour former des expressions métaphoriques. 彼女が死ぬほど好きだ (kanojo ga shinu hodo suki da) : je l’aime à en mourir. 退屈で死にそうだ (taikutsu de shinisô da) : je meurs d’ennuie (litt : “c’est comme si j’allais mourir”).

On trouve partout à la fin de l’été des cigales mortes au Japon. La photo provient d’un blog japonais.

Par ailleurs, lorsque qu’on a l’impression que la vitalité s’est comme échappée de quelque chose, il arrive qu’on ait recours à shinu. みんな目が死んでいる (minna me ga shinde iru) : tout le monde a les yeux mornes/sans vie. Je finis avec un kotowaza triste et qui rappelle une époque pas si lointaine : 死んだ子の年を数える (shinda ko no toshi wo kazoeru). Signifiant littéralement “compter les années d’un enfant mort“, elle est l’équivalente de “rien ne sert de pleurer sur le lait renversé”. Je tiens à vous rassurer sur le fait qu’on l’emploie très rarement, c’est pourquoi je vous la cite juste sans donner de phrase d’exemple.

Sources : Nouveau Petit Royal (phrases d’exemple), docoic (proverbe), blog.goo (illustration)

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