Depuis une trentaine d’années environ, la question de l’écologie revient de plus en plus au centre des débats. Fini le gaspillage qui régnait en maître avant l’explosion de la bulle (1990), place au marché de l’occasion. C’est dans ce contexte que le nombre de risaikuru shoppu (リサイクルショップ) littéralement “boutique de recyclage” a explosé au Japon. Mais qu’est ce qui les caractérise donc ?
Analyse du mot risaikuru shoppu et particularités japonaises
Risaikuru shoppu s’écrit en katakana リサイクルショップ et on devine que cela provient des mots anglais recycle et shop. Sauf qu’il n’existe pas l’expression recycle shop en anglais, c’est pourquoi risaikuru shoppu fait partie des wasei eigo (和製英語 “anglais fabriqué au Japon”). Au passage, le mot risaikuru (リサイクル) qui daterait de 1974 suite au premier choc pétrolier pose problème ici. En effet, il est censé désigner le recyclage avec un processus de transformation avant réintroduction du produit.
Cependant, les risaikuru shoppu ne sont pas des “magasins de recyclage” à proprement parler. Mon dictionnaire japonais indique “magasin d’occasion” car ce sont simplement des boutiques récupérant des objets et les revendant tel quel avec parfois une remise en état. C’est pourquoi on recommande aujourd’hui de ne pas utiliser risaikuru shoppu mais riyûsu shoppu (リユースショップ reuse shop). Riyûsu signifiant “réemploi”, c’est plus clair et précis. Enfin, une fois qu’une habitude est prise… ^^.
Au Japon, il existe d’un côté des grands groupes dont le plus connu est Book Off (ブックオッフ). Cela marche comme les différents Cash en France, le client venant vendre ce qui ne lui sert plus. Enfin, il conviendrait plutôt de dire “donner” enfin là n’est pas la question. 😀
Mais ce qui est original selon moi au Japon, c’est la profusion des risaikuru shoppu tenus par des indépendants. Ce sont des toutes petites boutiques ressemblant parfois à des déchetteries (d’où le mot risaikuru ?). On y trouve en général des vêtements et toutes sortes d’objets du quotidien. Sacs, couverts, meubles, vases…
Par ailleurs, elles sont souvent gérées par des personnes âgées. Donc si vous voulez ramené un petit souvenir original et ancien, vous savez ce qu’il vous reste à faire. 😀
Sources : kokusen.go (à propos du mot risaikuru), eco-ring.com (à propos de riyûsu)
2 Responses
J’ai l’impression que la plupart des リサイクルショップ (du moins sur Osaka) sont tenus par des chinois, pas par des japonais.
Aussi, tu dois parfois payer le リサイクルショップ pour qu’il te prenne tes affaires (genre électro-ménager). La raison est qu’il faut normalement payer pour jeter des affaires hors-normes, et que si le リサイクルショップ n’arrive pas à revendre tes affaires, il devra aussi payer pour le jeter dans la déchetterie du coin. Par contre, si le リサイクルショップ arrive à le revendre, tout le bénéfice est pour lui ^^’
Bref, mauvaise expériences, je ne recommenderai pas. Mais je ne parle que des revendeurs indépendants, pas encore eu l’occasion d’aller dans l’un des grands groupes que tu as mentionné. Bon à savoir !
Après concernant les chinois, a Kobe je vois surtout ceux qui distribuent des prospectus dans toutes les boites aux lettres en indiquant “déposez tous vos objets dont vous avez plus besoin demain et on les récupère”. J’ai jamais essayé après, j’imagine qu’ils prennent uniquement ce qu’ils pensent pouvoir revendre…
D’ailleurs, j’ai un micro onde mort dont je dois me débarasser et il va falloir que j’appelle les encombrants. Me semble que c’est quelque chose comme 1000 yen pour qu’ils viennent me le récupérer. J’ai aussi des chaises cassées, etc. Vu que c’est payant, je repousse sans cesse au lendemain mais il va bien falloir que je me résigne vu que le déménagement approche… :S.