Le japonais dans tous les sens

Kuro (黒) : le noir, couleur de la culpabilité

Si vous vous amusez à rechercher la définition de “noir” en tant qu’adjectif dans le Petit Larousse, vous tomberez sur une quantité de définitions. Dans son sens large, il s’agit de la couleur la plus foncé qui est opposé au blanc. Mais noir peut aussi désigner la saleté (Tes mains sont noirs !), la tristesse (idées noires) ou encore ce qui est relativement foncé (raisin noir). En quoi kuro (黒), son équivalent japonais, diffère t-il ?

Définitions et images véhiculées par kuro

kuro s’écrit en japonais 黒 qui est le kanji qui correspond au noir dans son sens large. Il représente une flamme en dessous où de la suie se retrouve prisonnière au dessus. Il faut un peu d’imagination, je sais ! Son étymologie n’est pas certaine mais on le rapproche souvent de kurai (暗い sombre) ce qui semble logique. On va voir en tout que ça se tient avec ce qui va suivre.

Kuro dans son sens concret (couleur)

Dans les dictionnaires japonais, on utilise souvent l’encre traditionnelle 墨 et le charbon 炭 comme représentants du noir. Ces deux mots se prononcent de la même façon, sumi. Est-ce lié au fait qu’ils soient de la même couleur ? Toujours est-il qu’à l’instar du français, kuro désigne parfois quelque chose de particulièrement foncé sans être forcément noir. Par exemple, kurozatô (黒砂糖) pour le sucre brut de couleur marron.

Sous sa forme adjectivale kuroi (黒い), il peut signifier “bronzé” ou encore “sale”. Là encore, on constate à peu près la même chose avec la langue française. Hi ni yakete kuroi kao (日に焼けて黒い顔) : un visage bronzé.

Kuro dans son sens abstrait (le mal, culpabilité, illégalité…)

En japonais, le noir n’est pas vraiment associé à la tristesse mais a également une connotation négative. Quand quelqu’un a de fortes chances d’être coupable, on peut dire en français “il n’est pas tout blanc dans cette affaire…”. Dans la langue des samouraï, il est carrément noir ! Jôkyô shôko de ha kuro da (状況証拠では黒だ) : Selon les preuves actuelles, il est coupable. On l’oppose ici au blanc shiro qui signifie ainsi “innocent”.

Une entreprise qui est dans l’illégalité se dit black kigyô (ブラック企業). On y travaille avec des horaires inhumaines, le salaire est souvent très bas, etc. On y reviendra car ce sujet est je pense assez important et très actuel.

Sources : ja.wikipedia (généralités), gogen-allguide (étymologie)

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4 réponses

  1. Bonsoir. J aimerai savoir comment les japonais teignent le bois en noir. Est-ce une lazure? Une peinture? Ces points sont peut-être trop pointus… merci en tout cas. Bien à vous. Fredw

    1. Bonjour,

      Effectivement, c’est une question assez pointue ! oO
      D’une part je ne sais pas s’il existe une seule technique utilisée quasiment partout ou si cela varie en fonction du type de bois (et de l’époque par exemple).
      J’ai quand même trouvé ça qui semble répandu : http://www.katuragi.or.jp/annai/sibuzumi1.htm

      Il s’agirait donc d’une peinture noire (黒い塗装) appelée 渋墨塗り (shibuzumi nuri) et qui serait un mélange de kakishibu (créé en fermentant du jus extrait de kaki acide) et de bois de pin brûlé (suie de pin).
      D’autres infos en anglais ici : https://www.japansimplelife.com/viewtopic.php?t=18&start=140
      “The kakishibu and pine soot is protection/preservative against water/rain/insect. It’s called shibuzumi (渋墨) Just like yaki-sugi (burning the outer surface of the cedar). This is what gives the black color to traditional exterior woodwork that you see on old homes/castles, etc around Japan (or at least it was traditionally, I’m sure some places don’t use the real thing anymore).”

      Voilà, en espérant vous avoir aidé. ^^

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