En France, l’adjectif portable “qui peut être porté” est devenu un nom. Il peut en effet soit désigner le téléphone portable ou soit le pc portable. Le mot japonais keitai (携帯) a lui subit une transformation assez similaire. De quelle façon a t-il évolué et que dire du téléphone portable japonais ?
Signification et évolution du mot keitai
Keitai dans son sens “portable” s’écrit avec les kanji 携帯 où 携 signifie “portatif” et 帯 “ceinture”. Ainsi, son sens premier est “que l’on porte sur soi”. Associer avec le verbe suru (faire), il se traduit par “porter/transporter/trimbaler”. Buki wo keitai suru (武器を携帯する) : être muni d’une arme.
C’est pourquoi un nom d’objet précédé du mot keitai signifie “xxx portable/portatif”. C’est le cas de la radio portative keitai rajio (携帯ラジオ) ou des affaires personnels keitaihin (携帯品). C’est donc tout naturellement qu’on a nommé le téléphone portable keitai denwa (携帯電話). Et probablement parce que sa portabilité en faisait son principal intérêt, on l’a contracté en keitai. Il existe par ailleurs une autre écriture en katakana ケータイ.
Sauf qu’Apple est passé par là et a lancé la mode des Smartphone qui a été une évolution majeure. En conséquent, on a directement importé le mot au Japon puis contracté en sumaho (スマホ). Aujourd’hui, on a ainsi tendance à faire la distinction avec keitai qui ne désigne plus que les téléphones portables anciennes générations. Autrement dit, ceux à clapets dont nous allons parler maintenant.
Les portables à clapet sont-ils indémodables au Japon ?
A l’heure où j’écris ces lignes, on voit encore sortir des portables à clapets au Japon. On les appelle pour lever toute ambiguïté les garakei (ガラケー). En février 2017, AU (opérateur japonais) va commercialiser le Torque 2 réputé pour être ultra résistant. C’est un des arguments que l’on met en avant avec la simplicité d’utilisation. Car c’est bien connu, c’est compliqué un Smartphone !
Ce qui est surprenant, c’est que ces “anciens” portables sont loin d’être marginale au Japon. Environ 30% des utilisateurs de mobiles sont concernés. Sans surprise, ce sont les personnes âgées qui sont les principaux utilisateurs : 60% des plus de 60 ans auraient un garakei contre 15% des moins de 20 ans. Il faut savoir aussi que pour celui qui veut simplement téléphoner, cela revient bien moins cher au Japon.
Car contrairement à la France, il n’existe pas pour le moment d’abonnement avec appels et sms illimités. Un Smartphone avec un forfait internet revient en moyenne à 6276 yen par mois (un peu plus de 50€ !). Alors qu’avec un garakei, on paye en moyenne 3331 yen (29€). Et oui, quand on a pas Free, on a pas tout compris… :S
Sources : kotobank (dictionnaire en japonais), japanese.engadget (sondage de 2016)