La confiance en soi qu’on peut assimiler à la “croyance en ses capacités” fait partie des concepts assez vagues pouvant être récupérés par certains profiteurs. “Vous manquez de confiance en vous ? Voici mes conseils pratiques !”. On la distingue en temps normal de l’estime de soi qui correspond davantage à l’opinion (favorable ou non) que l’on possède de nous-même.
En japonais, 自身 (jishin) est très souvent associé au premier. Toutefois, vous allez voir que des nuances sont nécessaires.
Analyse du mot jishin et exemples de contextes d’usage
自信 est très facile à analyse puisque le kanji 自 désigne le “soi” et 信 renvoie à la croyance dans son sens large. C’est à dire “penser que c’est vrai” (croire en l’innocence de) ou bien “avoir confiance en” (croise en ses amis). Ainsi, jishin peut-être interprété comme la “confiance/croyance en soi“. C’est pourquoi le plus naturellement du monde, vous traduirez la proposition 自身がない (jishin ga nai) par “je n’ai pas confiance en moi”. Mais comme je vous ai habitué à vous méfier de l’évidence et à ne pas me faire toujours confiance, vous vous doutez qu’il y a un piège quelque part.
Regardons tout d’abord la définition d’un dictionnaire japonais : “Fait de croire soi-même en ses capacités et sa valeur. Fait de croire que sa façon de penser et que ses actions sont justes et ne pas douter“. Je précise que la plupart des dictionnaires japonais mettent ces deux phrases côte à côte. On est d’accord que la première est bien assimilable à la confiance en soi, c’est la seconde qui pose davantage problème. Le mieux est de vous donner une phrase d’exemple : 成功するかどうか自信がありません (seikô suru ka dô ka jishin ga arimasen) : je ne suis pas sûr de réussir. En réalité, il arrive très souvent qu’un japonais emploie jishin simplement pour montrer qu’il n’est pas absolument sûr de lui et qu’un doute réside.
Et ceci n’est pas toujours sur une question profonde, par exemple j’ai eu une traduction avec un japonais qui expliquait à son ami comment nettoyer une voiture. Il a fini par un しかし、私もあまり詳しくはないので、自信がありません。 (shikashi, watashi mo amari kuwashiku ha nai node, jishin ga arimasen). “Cependant, comme je ne suis pas très connaisseur non plus, ceci n’est pas certain/digne de confiance“. On n’est pas donc pas en face de quelqu’un doutant de ses capacités profondes et la traduction “confiance en soi” serait un contresens ici.
Source : Kotobank (dictionnaires de japonais)
5 Responses
Bonjour,
Merci pour ce très bon article. N’y a-t-il pas une erreur dans le mot japonais : 詳しくはない (kuwashikunai) ? Il me semble y avoir un は en trop, non ?
Merci et bonne continuation
Tony
Merci, je viens de modifier l’erreur.
En fait, vu qu’il s’agit d’un copier/coller d’une phrase japonaise que j’ai eu à traduire, l’erreur est dans les rômaji.
C’est assez subtil mais il y a une légère nuance entre kuwashikunai et kuwashiku ha nai.
En gros kuwashikunai : je ne suis pas connaisseur/expert et kuwashiku ha nai = connaisseur, je ne le suis pas.
Pour faire vite, ça permet de mettre l’accent sur le verbe/adjectif en i.
Autre exemple ici : https://hinative.com/ja/questions/2814104
Kore wo tabetakunai/kore wo tabetaku ha nai. Là, le locuteur précise à chaque fois qu’il n’a pas envie d’en manger mais comme les explications données le suggèrent, on se dit qu’il veut peut-être faire autre chose à la place (sentir, acheter…). “ce n’est pas manger que je veux faire”.
Voilà, je ne sais pas si vous vouliez des explications à la base (juste signaler une erreur peut-être) mais c’est fait ! :p
Merci pour ces explications. ça m’a été bien utile.
Bonne continuation
Bonjour,
Il y a une coquille dans votre article, pour la deuxième définition : “façon de pensée”. J’en profite pour vous remercier pour votre blog qui est vraiment superbe et utile !
Bonjour 🙂
j’ai corrigé la coquille, merci pour l’avoir relevée et pour les compliments ! 😉
Guilhem