Le japonais dans tous les sens

Hôrensô (ほうれん草) : c’est bon en fait les épinards !

Il est vert, sème la terreur dans les cantines scolaires françaises, monte et descend. Qu’est-ce que c’est ? Non ce n’est pas un petit pois mais… un bol d’épinard dans un ascenseur ! Bien que je ne sois pas bien sûr que cette célèbre devinette soit connue de tous (le petit pois dans l’ascenseur j’entends :D), je vais donc vous parler aujourd’hui de cette plante qu’on classe en général parmi les légumes. En japonais, on l’appelle ほうれん草 (hôrensô) et vous serez surpris d’apprendre qu’au Japon, elle a plutôt bonne réputation même parmi les enfants.

Analyse du mot hôrensô et consommation au Japon

On écrit la plupart du temps hôrensô de la manière suivante : ほうれん草. Un mélange donc des hiragana ほうれん et du kanji 草 (feuille/plante). Pourquoi pas un mot tout en kanji ? Tout simplement parce que plus personne ne sait les écrire, moi-même je viens tout juste des les découvrir. Il s’agit de 菠薐 qui indiquent l’endroit d’origine des hôrensô, à savoir la Perse ancienne qui correspond à l’Iran de nos jours. 菠薐草 étant un mot d’origine chinoise, on présume donc que les épinards ont été importés au Japon de la Perse en passant par la Chine vers le 17ème siècle. D’ailleurs, on les a nommés un temps 唐草 (karana) où le kanji 唐 fait référence à la Chine.

Toutefois, le succès fut loin d’être immédiat puisqu’il s’agissait d’une variété particulière d’épinards que l’on appelle 東洋種 (tôyôshu). C’est à dire une “espèce orientale” qui a la particularité d’avoir de fines feuilles dentelées et qui n’est pas simple à cultiver (sensibilité au froid et aux maladies, attire facilement les inesctes…). Ainsi, il a fallu attendre l’importation dés épinard occidentaux 西洋種 (seiyôshu) à la fin du 19ème siècle puis son croisement avec la variété orientale vers 1920 pour qu’enfin le hôrensô se diffuse dans tout le Japon. Même pas besoin d’un dessin animé comme Popeye ! 😀

L’épinard oriental à gauche, celui occidental au milieu et la fameuse préparation au tôfu à droite… 🙂

De nos jours, c’est cette variété croisée qui est la plus consommée au Japon. Et chose impressionnante, le Japon est le troisième producteur d’épinards au monde derrière la Chine et les USA (chiffres de 2013) ! Son prix moyen reste toutefois onéreux si on le rapporte au kilo, la moyenne étant d’environ 7 euros (900 yens) de nos jours. Mais pour le Japon, cela reste abordable.
Au passage, j’en profite pour dire que c’est vraiment en vivant ici que j’ai commencé à apprécier ce légume. Cuit à la poêle avec des eringi, de la viande de porc coupée finement, un peu de lait et du sel/poivre, c’est un vrai délice ! Sans oublier la fameuse entrée avec le mélange ninjin/hôrensô/tôfu, miam ! Bien cuisiné, on est bien loin des épinards bouillis infectes servis à la cantine… :S

Sources : 1000nichi.blog (étymologie), ja.wikipedia (généralités et consommation)

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