Le japonais dans tous les sens

Hanko (判子) : le tampon, ça a du cachet au Japon !

Beaucoup aiment pointer du doigt le fait que le Japon mélange tradition et modernité. Le hanko (判子) qui est un tampon qu’on utilise quotidiennement pour signer semble faire partie de la seconde catégorie. Qu’est ce qui l’a popularisé et pourquoi l’utilise t-on encore couramment de nos jours ?

Le hanko : définition et histoire

Hanko s’écrit en kanji 判子 mais se retrouve couramment écrit en katakana ハンコ ou en hiragana はんこ. Les kanji sont en fait des ateji, c’est à dire qu’on les a apposé arbitrairement un certain temps après la formation du mot. Car il dérive en réalité du terme hankô (版行) qui signifie imprimer (livres, journaux…). Aujourd’hui, on utilise avec le même sens le mot inkan (印鑑) bien que les puristes affirment qu’il correspond à la marque laissée par le tampon et non l’objet en lui même.

C’est pourquoi on devrait dire hanko wo osu (判子を押す) “tamponner/apposer un cachet” et non inkan wo osu (印鑑を押す). Bon en réalité, la plupart des japonais vous diront que ça revient au même ! Son histoire serait assez ancienne car le premier arrivé au Japon était un cadeau de Chine envoyé en l’an 57. Mais comment expliquer qu’il se soit popularisé à une telle échelle au pays du soleil levant ?

La raison principale est simple : à partir de l’ère Meiji (1868-1912), tous les japonais se sont vu attribués un nom de famille sei (姓). Jusqu’alors, seuls les nobles kizoku (貴族) et les samurai (侍) avaient ce privilège. Mais comme la majorité ne savaient pas encore écrire, le hanko était d’une grande aide lorsqu’il s’agissait de signer !

Hé hé, je possède moi-même un hanko avec mon nom Walter en katakana ワルテル :)
Hé hé, je possède moi-même un hanko avec mon nom Walter en katakana ワルテル 🙂

Et aujourd’hui, pourquoi ne signe t-on pas à la main ?

En plus d’être pratique pour ceux qui étaient incapables d’écrire, nos tampons avaient d’autres avantages toujours actuels. Ils permettent en effet de signer très rapidement et surtout proprement sans se prendre la tête. Un autre point fort est qu’ils ne servent pas uniquement à signer un document : lorsque vous êtes amené à corriger une erreur réalisée sur un papier important, vous devrez tamponné votre nom juste à côté de la correction. Cela permet de prouver que c’est bien vous le correcteur.

Il existe aussi une autre caractéristique qui peut être un point fort comme un point faible : il est possible d’apposer un cachet avec le hanko d’une personne tiers. C’est pratique lorsqu’on délègue la tâche à quelqu’un d’autre par manque de temps par exemple. Mais cela peut se retourner contre soi, on imagine déjà les profiteurs qui pourraient se faire passer pour quelqu’un d’autre !

Il est possible d'acheter un hanko directement en boutique ou de le faire sur mesure.
Il est possible d’acheter un hanko directement en boutique à 100 yen ou de le faire sur mesure.

On fini avec quelque chose de chiant : si jamais vous oubliez votre hanko lorsque vous vous rendez à la banque par exemple, il ne vous reste plus qu’à rentrez chez vous. Et si d’aventure vous le perdez, il faut penser à prévenir tous les établissements avec lesquels vous l’avez utilisé. Ce qui est assez contraignant, vous en conviendrez ! 😀

Sources : gogen-allguide (étymologie), detail.chiebukuro (discussion sur les raisons de l’usage du tampon au Japon)

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