Le japonais dans tous les sens

Goshô (後生) : pour l’amour de dieu et de la réincarnation !

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Vous vous souvenez peut-être que j’avais cité brièvement dans l’article sur 先生 (sensei) son antonyme 後生 (kôsei) qui renvoie aux jeunes personnes. Aujourd’hui, c’est l’homonyme de ce dernier, goshô que j’ai choisi de vous présenter. On va voir que bien qu’il partage les mêmes kanjis, il ne signifie pas exactement la même chose. 🙂

Origine du mot goshô et usage actuel

後生 est composé du kanji 生 qui peut s’interpréter de multiples façons : la vie/existence (人生 jinsei), cru (生 nama), vivre (生きる ikiru) ou encore naître (生まれる umareru). C’est plutôt pratique dans la religion par exemple car ça permet de maintenir un certain flou. Pour notre goshô qui est un terme bouddhiste à l’origine, on a ainsi deux principales interprétations :

  • fait de renaître après la mort (死後に生まれ変わること shigo ni umarekawaru koto).
  • existence/monde après la mort (死後の世 shigo no yo).

Toujours dans le bouddhisme, cela s’opposerait à 今生 (konjô “existence actuelle”) et 前生 (zenshô “existence passée”).
Par ailleurs, le dictionnaire Daijisen indique que goshô peut également correspondre au fait de naître dans le Sukhavati, une sorte de terre promise que l’on peut assimiler au paradis. 後生を願う (goshô wo negau) : espérer renaître dans le paradis.

De nos jours, on parle assez peu de bouddhisme et réincarnation au Japon mais il reste quelques traces dans la langue. Je vous laisse interpréter cette phrase où le locuteur a absolument besoin d’argent : 後生だからお金を貸してください ! (Goshô dakara okane wo kashite kudasai !).
Je propose “Pour l’amour de dieu, prête moi de l’argent !”.
En fait, en disant goshô dakara, vous rappelez insidieusement à votre interlocuteur qu’il en va de son intérêt de répondre à votre demande. S’il souhaite aller au paradis en tout cas ! ^^

J’ai trouvé cela dit une autre lecture qui me semble plus convaincante, à savoir que 後生 serait ici la contraction de 後生一生 (goshô isshô). Ce dernier signifie “la vie actuelle (一生 isshô) ainsi que celles postérieures”. Ce serait ainsi pour souligner le fait qu’il s’agit d’une demande unique qui ne devrait pas se reproduire. Il faut l’employer avec parcimonie donc ! 🙂

Sources : Taijisen (dictionnaire japonais), Detail.chiebukuro (étymologie)

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