J’ai écrit récemment un article sur les magazines japonais (zasshi) avec un petit passage sur les furoku (付録). Ces suppléments qui peuvent prendre diverses formes ont une importance particulière au Japon. Quelle est leur origine et sont-ils désormais indispensables pour les japonais ?
Origine et définition du mot furoku
Furoku s’écrit de nos jours en avec les kanji 付録 mais vous pouvez encore tomber sur l’écriture plus ancienne 附録. Il viendrait de l’expression shinbun ni kirokumono wo tsuketa (新聞に記録物を付けた). C’est-à-dire « nous avons attaché un document au journal ». A l’origine, il s’agissait ainsi d’un document/fascicule en supplément. Pour info, le premier daterait de la fin du 19ème siècle : un guide qui expliquait comment réagir en cas de désastre.
C’est à partir du début des années 1920 que le furoku a pris entre autre la forme d’un objet. Principalement des jouets pour enfants et accessoires peu onéreux, ce qui est encore actuel. Lorsqu’on parle de furoku aujourd’hui, cela peut donc être un simple fascicule comme un sac. La seule contrainte est qu’il soit fourni avec un journal/magazine ou un livre.
Si par exemple vous recevez un cadeau en achetant un jeu vidéo, on dira cette fois-ci omake (おまけ). J’en reparlerai dans un futur article. Retenez juste ici que les furoku sont une sous-catégorie des omake. 🙂
Les furoku sont-ils devenus indispensables ?
Vous l’aurez bien compris, les furoku sont avant tout destinés aux enfants ainsi qu’aux femmes toujours en quête d’un accessoire inutile. Je plaisante bien évidemment, les revues masculines ne sont d’ailleurs pas épargnées : montre, portefeuille, bonnet, sacoche, ventilateur usb… Tout ce qu’on trouve dans n’importe quelle 100 yen shop (boutique où tout ou presque est à moins d’un euro).
Une enquête a été réalisée sur internet en décembre 2014 avec un échantillon de 750 femmes japonaises de 20 à 69 ans. La question était “avez vous déjà acheté un magazine dans le but d’obtenir le supplément fourni ?“. 60,7% ont répondu “oui”, les autres étant semble t-il malhonnêtes. Plus sérieusement, il est évident que ces accessoires ont une réelle influence dans l’acte d’achat.
En novembre 2010, on a tenté de savoir toujours auprès des femmes si retirer le furoku de la revue avait une conséquence directe. Elles sont en effet 28,9% à répondre qu’elles ne passeraient pas à l’achat sans ce supplément. Pour la majorité (39%), il faudrait réduire le prix de 200 à 300 yen (1,8 à 2,5€) pour qu’elles daignent à acheter le magazine. Cela laisse donc penser que c’est à peu près la valeur qu’on attribut à ces objets en cadeau. Il ne faut pas oublier qu’au delà de leur valeur marchande, ils ont aussi un côté “collector” et parfois un design unique. Ils font en tout cas le job la plupart du temps étant donné que 58,8% admettent être satisfaites de la qualité compte tenu du prix.
Alors, on se laisse tenter ? 😀
Sources : ja.wikipedia (origine et histoire), sankeiliving (sondage de 2010), sirabee (sondage de 2015)