Lorsqu’on reste dans le domaine des vêtements, le mot “chapeau” n’a pas un sens très large en français. En effet, on ne place pas en général la casquette ou par exemple le bonnet dans cette catégorie. En quoi le terme japonais bôshi (帽子) se différencie-t-il ?
Définition de bôshi et cadre d’usage
Bôshi s’écrit en kanji 帽子 où 帽 signifie “couvre-chef/coiffure” et 子 sert de suffixe pour indiquer quelque chose de relativement petit. Si on s’amuse à décortiquer le kanji 帽, on obtient 布 (tissu/chiffon) + 冒 (recouvrir les yeux). Je sais que ça paraît un peu tiré par les cheveux, mais on obtient au final le sens de “tissu qui recouvre et cache la tête”. En réalité, tout ce qui se met sur la tête pour protéger du froid, de la poussière ou encore du soleil correspond à un bôshi.
Sémantiquement, il est ainsi assez proche du mot “coiffure” qui selon le Larousse est une “pièce de l’habillement qui se porte sur la tête”. La comparaison s’arrête cependant là, car il fait aujourd’hui surtout référence à une coupe de cheveux dans le langage courant. Alors qu’en japonais, un livre pour enfant indiquera bôshi que ce soit pour un bonnet, un béret, une casquette, un képi… Il existe évidemment des termes plus précis comme berêbô (ベレー帽 “béret”). Toutefois, on n’y a pas recours systématiquement, loin de là.
C’est pourquoi lorsqu’on doit traduire bôshi du japonais au français, il faut faire très attention au contexte. Si c’est une scène qui se déroule en hiver, on tendra logiquement vers “bonnet”. Bôshi wo kabuttara kakkoii desu yo (帽子を被ったらかっこいいですよ) : Tu es classe quand tu portes un chapeau (bonnet ? casquette ? haut de forme ?).
Concluons avec un proverbe amusant : teishu no suki na akaeboshi (亭主の好きな赤絵帽子). Littéralement “la coiffure de noble rouge préférée du mari”. Elle signifie que quand le chef de famille avait une préférence pour quelque chose, toute la famille devait s’adapter. “Vu qu’il aime ça… ^^”.
Sources : gogen-allguide (étymologie), kotowaza-allguide (proverbe)