Si on vous demandait de définir le mot bonbon, je pense que vous auriez peut être quelques difficultés. Le Larousse ne prend pas de risque et donne la définition très vague “petite confiserie à base de sucre cuit”. On peut ainsi y placer les sucettes, bonbons à la gélatine, réglisses… En japonais, il n’existe pas d’équivalent mais ame (飴) s’en approche un peu. On va donc voir ce qui le caractérise.
Origine du mot ame et définition
Ame lorsqu’il désigne des sucreries s’écrit avec le kanji 飴 et non 雨 qui est celui de la pluie. Ces deux homophones se distinguent à l’oral avec l’intonation. En temps normal, on accentue en effet le a lorsqu’on parle de la pluie et le me pour les bonbons. Je ne préfère pas m’éterniser là dessus car des études ont indiquées que l’intonation avait tendance à varier en fonction des régions. Ce que je peux vous dire par contre, c’est que la prononciation ame (飴) dériverait du mot amai (甘い “sucré”). On a retrouvé par ailleurs des traces de ce mot dans le nihon shoki (chroniques du Japon) ce qui laisserait penser qu’il date de l’an 720 au plus tard.
A l’époque, les ame étaient sous forme de sirop transparent où on suppose que l’ingrédient principal était le riz. On pouvait en effet les désigner avec l’écriture 阿米 (où 米 = riz). Leur couleur virait souvent vers le jaune/marron clair, c’est pourquoi ameiro (飴色 “couleur bonbon”) renvoie à cette teinte particulière. A propos, on utilisait ces sirops non comme des en-cas comme aujourd’hui mais en tant qu’assaisonnement ou complément alimentaire. Ils existent encore de nos jours et vous les trouverez sous le nom de mizuame (水飴 “bonbon liquide”).
Là où ame diffère vraiment du français bonbon, c’est qu’un japonais pensera surtout à des bonbons durs à sucer. Cela peut être ceux pour la gorge (nodoame のど飴) ou encore des sucettes. Vous pourrez ainsi trouver sur le net ce genre de question : gumi to ame docchi ga suki desu ka (グミと飴どっちが好きですか). Traduction : vous préférez les bonbons à la gélatine ou durs (à sucer) ? A noter que dans le Kansai, il existe l’appellation familière ame-chan (飴ちゃん). Elle viendrait du fait qu’on en mange particulièrement beaucoup dans cette région, d’où une certaine proximité.
Sources : gogen-allguide (étymologie et histoire)
2 Responses
Bonjour
Récemment j’ai appris le mot 綿飴 wataame. Ce qui me laisse perplexe c’est la prononciation わた pour coton qui est fortement ressemblante à Ouate en francais. Est-ce un ateji ? Une pure coïncidence? Ah ! Le bonbon coton…
Bonjour,
Tiens je pourrais effectivement faire un article sur 綿飴 (on dit aussi 綿菓子). Après au niveau de la prononciation, c’est presque certain que c’est une coïncidence et ce n’est pas si rare d’ailleurs (sans qu’il y ait de lien de causalité). Je pense en parler la semaine prochaine, merci !
PS : désolé du retard de ma réponse. :S